<226>que sur deux points, la cession du comté de Glatz, et le traité provisionnel à conclure, qui réglerait la succession des margraviats de Franconie. On eut donc à combattre des arguments déjà à demi réfutés. Et comme les Autrichiens soutenaient que la forteresse de Glatz n'était qu'une place défensive entre leurs mains, et qu'elle était offensive entre celles des Prussiens; et qu'ils offraient de dédommager le Roi par la partie de la principauté de Neisse dont ils étaient en possession, et de payer l'excédant en argent comptant, pour amortir les dettes hypothéquées sur la Silésie : on se contenta de rétorquer contre eux les mêmes raisons; on leur prouva, par le local du terrain, qu'il y a sur cette frontière de la Bohême plusieurs postes qui en défendent l'entrée au prince qui possède Glatz, comme sont ceux de Bergicht, Politz, Opotschna, Nachod, Wisoka et Neustadt, sans compter Kônigingratz, le moindre desquels, bien défendu, arrêterait une armée comme celle de Xerxès, parce qu'ils valent bien les Thermopyles; au lieu qu'en Silésie et en deçà de Glatz, dans les plaines de Frankenstein et de Reichenbach, il n'est aucun poste où une armée puisse disputer l'entrée à l'ennemi; d'où il résulte évidemment que Glatz, entre les mains des Autrichiens, devient une place offensive, qu'il leur fournit les trois débouchés de Johannesberg, de Wartha et de Silberberg pour descendre librement dans la Basse-Silésie, par où ils peuvent, dès le commencement d'une rupture, établir la guerre au cœur de cette province; au lieu que Glatz, entre les mains du roi de Prusse, ne peut être qu'une place défensive, parce qu'elle ne saurait donner de libre entrée dans le royaume de Bohême; et comme cette discussion devenait toute militaire, le Roi en provoqua aux lumières du maréchal Daun, qui ne pourrait disconvenir de la réalité de ce qu'il avançait. Cependant, pour amalgamer la pilule, on cloua un compliment obligeant à cette préface; et le Roi ajouta que s'il ne s'agissait que de la cession d'une province pour gagner l'amitié d'une princesse d'un aussi rare mérite que l'Impératrice, le Roi croirait l'avoir payée à bon marché par un tel sacrifice; mais qu'une ville d'aussi grande conséquence que Glatz ne pouvait se céder que par un entier oubli des devoirs qu'un souverain doit à sa postérité; surtout la situation du Roi ne le mettant pas dans le cas de rece-