<29>cents hommes dans cette affaire. M. de Kleist entra en même temps avec ses hussards en Bohême; il fit des ravages vers Teplitz, Dux et Aussig, d'où il ramena quantité de prisonniers. Le maréchal Daun endurait impatiemment ces insultes, et surtout la position que M. de Finck avait prise. Il détacha M. Brentano à Dippoldiswalda; c'était le signal auquel M. de Finck devait se retirer. Ses ordres portaient d'attaquer tous les corps faibles qu'il trouverait, mais de se replier à l'approche de ceux qui lui seraient supérieurs. Il se confia mal à propos à son poste, qui aurait été passable s'il avait eu assez de monde pour le garnir; mais sa sécurité le perdit, car il n'avait garni que quelques montagnes avec son infanterie, et il confia une des principales aux hussards de Gersdorff,a comme si la cavalerie était faite pour défendre des postes. Le maréchal Daun, qui se trouvait en sûreté sur son escarpement du Windberg et derrière son inondation de la Friedrichsstadt, détacha quarante mille hommes pour attaquer le corps des Prussiens qui était si mal posté à Maxen. Le Roi ne fut point informé de ce mouvement; mais puisqu'il avait appris que le corps de Brentano avait marché à Dippoldiswalda, il envoya M. de Hülsen avec huit mille hommes, pour en déloger l'ennemi, et afin d'assurer la communication de l'armée avec le corps de Maxen. A peine M. de Hülsen fut-il à Dippoldiswalda, qu'il apprit la catastrophe qui venait d'arriver. M. de Finck avait été attaqué le matin par les Autrichiens; quelques coups de canon délogèrent M. de Gersdorff du poste qu'il devait défendre; l'infanterie de l'ennemi s'en saisit. Elle y établit du canon; de là elle travailla sur le flanc de M. de Finck, pendant que le gros de l'armée attaquait son front. Quelques régiments de l'infanterie prussienne firent mal leur devoir; l'ennemi emporta une hauteur qu'ils occupaient : la cavalerie prussienne fit mal à propos quelques charges mal dirigées; elle fut repoussée à plusieurs reprises. Les Autrichiens mirent le feu au village de Maxen, qui séparait la


a Le colonel Othon-Ernest de Gersdorff devint le 14 avril 1769 chef du régiment de hussards qui avait été formé en 1743 par le colonel Pierre de Hallasch, et que le colonel Alexandre de Seydlitz avait commandé depuis 1747. Gersdorff, promu au grade de général-major le 2 novembre 1759, fut cassé à la suite de la malheureuse affaire de Maxen.