<32>chiens. Ce fut là la dernière infortune que les Prussiens essuyèrent cette année.
Tant de contre-temps et de revers n'empêchèrent pas le Roi de faire de nouveaux projets pour expulser les Autrichiens de la Saxe. Il demanda au prince Ferdinand de Brunswic quelques secours, et le Prince héréditaire arriva sur la fin de décembre à Freyberg avec un corps de douze mille hommes. Le Roi laissa ces troupes derrière la Mulde pour défendre ses derrières, et il marcha droit à Dippoldiswalda avec les Prussiens. Il délogea tous les détachements de l'ennemi des bords de la Wilde Weisseritz, de Pretzschendorf et de Frauenstein, où il fit cantonner ses troupes. Sur ce mouvement, le maréchal Daun envoya des secours à Dippoldiswalda, où M. de Maguire fit des retranchements et des batteries. Si l'on veut attaquer ce poste de front, on ne peut y arriver que par un chemin étroit, creusé dans le roc, qui était enfilé par deux batteries de l'ennemi. Cela est impraticable; aussi n'y pensa-t-on point. Restent deux chemins pour tourner ce poste : l'un va par Rabenau à Possendorf; c'est sans contredit celui dont on se serait servi, si l'ennemi n'avait eu la précaution de placer huit bataillons pour défendre un défilé qu'il fallait franchir pour gagner la hauteur. Le dernier chemin est celui qui mène par Glashütte; c'est un défilé d'un mille de longueur, qui passe par les gorges des montagnes, et qui aboutit aux pieds d'un rocher où M. de Maguire avait placé sa gauche. Ce chemin était comblé par la neige qui, en se détachant des cimes, s'y était accumulée. Le canon ne pouvait y passer; à peine l'infanterie même l'aurait-elle franchi, quanti il n'y aurait point eu d'ennemi pour le défendre. Après avoir bien examiné et discuté le local de ce terrain, on se convainquit de l'impossibilité de tenter de nouvelles entreprises contre les Autrichiens dans cette saison rude et rigoureuse. On enleva donc tous les fourrages des environs, on consuma tous les vivres, pour que l'ennemi ne pût y tenir de gros corps pendant l'hiver; après quoi le Roi se retira à Freyberg. L'armée de Wilsdruf entra dans des cantonnements resserrés dans les villages les plus voisins de son camp; cependant les tentes demeurèrent tendues, et six bataillons, qu'on relevait, y faisaient journellement la garde. Les Autrichiens agis-