<170>quelle le général prussien avait laissé cent hommes pour la défendre. Les obusiers autrichiens y mirent le feu, et le capitaine Capeller,b qui se signala par sa belle résistance, fut obligé de se rendre avant l'arrivée du secours, de sorte que M. de Wunsch se jeta avec tout son corps dans la forteresse de Glatz. Wurmser et les Impériaux, qui n'avaient aucune connaissance de cette redoute, avaient eu dessein de marcher droit à Glatz, et de surprendre la ville. Leur projet ne pouvait aucunement s'exécuter par surprise : les ouvrages de cette forteresse sont tels, qu'ils ne peuvent être insultés, à moins que l'ennemi n'entreprenne un siége dans les formes. M. de Wurmser eut toutefois l'avantage de prendre quelques quartiers dans le comté, et il se flattait bien que pour le déloger du domaine prussien, le Roi tirerait des troupes de la Haute-Silésie pour les employer contre lui, et qu'en dégarnissant par là le cordon de Troppau et de Jägerndorf et l'armée du Prince héréditaire, M. d'Ellrichshausen aurait beau jeu, et trouverait le moyen d'entreprendre avec succès contre les Prussiens, et de nettoyer ces bords de l'Oppa qui donnaient tant de jalousie aux Impériaux; mais les choses tournèrent autrement que les généraux ennemis ne l'imaginaient et ne le désiraient.

Le Roi se mit à la tête de quelques bataillons de sa réserve qui avaient hiverné à Breslau, auxquels se joignirent les gardes du corps, les gendarmes, et le régiment d'Anhalt, avec lesquels il se rendit à Reichenbach; et M. de Ramin envoya quatre bataillons au général d'Anhalt, qui en avait quatre sous ses ordres. Tout ce corps occupa Friedland et les retranchements qu'on y avait faits. Pour chasser l'ennemi de Waldenbourg, le général Lestwitza se porta sur Scharfeneck, et le général Anhalt, sur Braunau. Les Impériaux prirent la fuite de tous côtés; à peine M. d'Anhalt put-il attraper une cinquantaine de pandours. Dans le même temps que ces corps avançaient, le Roi occupa Silberberg, pour être de là à portée de donner des secours où il serait


b Michel-Guillaume Capeller, natif de Darmstadt, depuis 1766 capitaine dans le régiment de garnison dit de Berrenhauer, et major dans le même corps depuis le 20 janvier 1779. Il devint commandant de Silberberg en 1787, lieutenant-colonel en 1790, colonel en 1794, et mourut en 1797.

a Voyez t. V, p. 21 et 102.