<XIII>Frédéric a terminé ses mémoires sur son règne à la paix de Teschen. Il a gardé le silence sur les affaires générales auxquelles il prit part dès lors, ainsi que sur les dernières années de sa bienfaisante administration. Son association avec ses coétats pour le maintien de la constitution germanique, association connue sous le nom de Deutscher Fürstenbund et conclue à Berlin le 23 juillet 1785, était de sa part l'objet d'une prédilection particulière. Nous en avons vu manquer les premiers essais (Histoire de mon temps, Œuvres, t. II, p. 158, et t. III, p. 27 et 34); de même, le 31 mars 1778, le Roi avait prescrit en vain à ses ministres de Cabinet de travailler à une association des cercles (Friedrich der Grosse. Eine Lebensgeschichte von J. D. E. Preuss, t. IV, p. 390). C'est avec d'autant plus de plaisir que nous donnons du moins le Projet de la ligue qu'il eut le bonheur de former entre les princes d'Allemagne. Le texte que nous offrons au lecteur est tiré du Recueil des déductions, etc. du comte de Hertzberg, t. II, p. 364-368, où il est intitulé par l'éditeur, Projet de ligue entre les princes d'Allemagne, calquée sur le modèle de celle de Smalcalde, dressé par le roi Frédéric II de sa propre main, 1784. L'autographe de l'Auteur, communiqué à ses ministres d'État et de Cabinet le comte de Finckenstein et le sieur de Hertzberg, par une lettre datée A Potsdam, le 24 octobre 1784, ne se trouve pas dans les archives royales du Cabinet, non plus que la réponse du Roi aux représentations de ses ministres de Cabinet, datée du 1er novembre 1784, et faisant suite au Projet de ligue.

Pour ce qui regarde le Testament, nous devons entrer dans plus de détails. Trois documents remarquables, qui datent de l'année 1752, prouvent combien, à cette époque, le Roi pensait sérieusement à sa fin. L'un est le Pacturn Fridericianum, conclu entre les souverains de Prusse, de Baireuth et d'Ansbach, qui tous trois portaient le nom de Frédéric; il concerne tous les membres de la maison de Hohenzollern, et le contenu en est demeuré un secret d'État. Les deux autres se rapportent immédiatement à l'éventualité de la mort du Roi.

Ce fut le 11 janvier 1752 que le Roi écrivit l'acte qui renfermait ses dernières volontés. Deux jours après, il le plaça dans ses archives du Cabinet, avec cette inscription autographe : « Copie du Testament que j'ai fait déposer aux archivesle 13 janvier 1752; » une copie de sa propre main en fut déposée aux archives du duc de Brunswic. C'était son Testament, ou sa Disposition testamentaire. Le Testament poli-