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XII. COPIE DE LA RÉPONSE DU ROI A LA LETTRE CI-DESSUS.

Ce 17 juillet 1778.



Madame ma sœur,

Monsieur Thugut m'a rendu la lettre dont Votre Majesté Impériale et Royale a voulu le charger pour moi. Personne ne le connaît ici, ni ne saura qu'il y a été. Il était digne du caractère de Votre Majesté Impériale et Royale de donner des marques de magnanimité et de modération dans une affaire litigieuse, après avoir soutenu la succession de ses pères avec une fermeté héroïque. Le tendre attachement que Votre Majesté Impériale marque pour l'Empereur son fils et pour des princes remplis de mérite, doit lui attirer les applaudissements de toutes les âmes sensibles, et cela augmente, s'il se peut, la haute considération que j'ai pour sa personne sacrée. M. de Thugut a minuté quelques points pour servir de base à une suspension d'armes. J'ai dû y ajouter quelques articles, mais dont en partie l'on était déjà convenu, et d'autres qui, je crois, ne rencontreront guère des difficultés. En attendant, madame, que la réponse arrive, je ménagerai si bien mes démarches, que Votre Majesté Impériale n'aura rien à craindre pour son sang et pour un empereur que j'aime et que je considère, quoique nous soyons dans des principes différents à l'égard des affaires d'Allemagne. M. Thugut va partir incessamment pour Vienne, et je crois que dans six ou sept jours il pourra être de retour. En attendant, je fais venir des ministres pour mettre la dernière main à cette négociation, au cas que Votre Majesté Impériale et Royale daigne agréer quelques articles nécessaires que j'ai ajoutés pour que les préliminaires puissent être signés. Je suis avec la plus haute considération,



Madame ma sœur,

de Votre Majesté Impériale et Royale le bon frère et cousin, Federic.