EXPOSÉ DU GOUVERNEMENT PRUSSIEN, DES PRINCIPES SUR LESQUELS IL ROULE, AVEC QUELQUES RÉFLEXIONS POLITIQUES.
Pour se faire une idée générale de ce gouvernement, il faut examiner en détail toutes les branches du gouvernement, et puis les combiner ensemble.
Je commence par les finances, qui sont comme les nerfs dans le corps humain, qui font mouvoir tous les membres.
Depuis la guerre,a les revenus de l'État ont été prodigieusement augmentés, savoir : d'un million deux cent mille écus par l'acquisition de la Pomérellie, un million du tabac, cent mille de la banque, cinquante mille du bois,b quatre cent mille des accises et péages, cent trente mille du sel de Schönebeck, cinquante-six mille du loto, au delà de deux cent mille écus par les nouveaux taux des bailliages, cent mille écus des bois;b de sorte qu'à présent le total des revenus monte à vingt et un millions sept cent mille écus, dont, outre toutes les autres dépenses de l'État acquittées, cent quatre-vingt-sept mille soldats sont entretenus. Les
a L'Auteur veut parler de la guerre de sept ans, dénomination qui ne se trouve pas dans ses Œuvres (voyez t. IV, p. III). Il l'y nomme tantôt la guerre précédente (t. VI, p. 142 et 143), tantôt la dernière guerre ou la guerre dernière (t. VI, p. 86, 108, 114, 116 et 142), tantôt la guerre de 1756 (t. VI, p. 109; et ci-dessus, p. 167).
b Voyez t. VI, p. 96 et 97.