<201>verne ce que la tête est au corps : il doit voir, penser et agir pour toute la communauté, afin de lui procurer tous les avantages dont elle est susceptible. Si l'on veut que le gouvernement monarchique l'emporte sur le républicain, l'arrêt du souverain est prononcé : il doit être actif et intègre, et rassembler toutes ses forces pour remplir la carrière qui lui est prescrite. Voici l'idée que je me fais de ses devoirs.
Il doit se procurer une connaissance exacte et détaillée de la force et de la faiblesse de son pays, tant pour les ressources pécuniaires que pour la population, les finances, le commerce, les lois et le génie de la nation qu'il doit gouverner. Les lois, si elles sont bonnes, doivent être exprimées clairement, afin que la chicane ne puisse pas les tourner à son gré pour en éluder l'esprit et décider de la fortune des particuliers arbitrairement et sans règle : la procédure doit être aussi courte qu'il est possible, afin d'empêcher la ruine des plaideurs, qui consumeraient en faux frais ce qui leur est dû de justice et de bon droit. Cette partie du gouvernement ne saurait être assez surveillée, pour mettre toutes les barrières possibles à l'avidité des juges et à l'intérêt démesuré des avocats. On retient tout le monde dans son devoir par des visitations qui se font de temps à autre dans les provinces, où quiconque se croit lésé ose porter ses plaintes à la commission, et les prévaricateurs doivent être sévèrement punis. Il est peut-être superflu d'ajouter que les peines ne doivent jamais passer le délit, que la violence ne doit jamais être employée au lieu des lois, et qu'il vaut mieux qu'un souverain soit trop indulgent que trop sévère. Comme tout particulier qui n'agit pas par principes a une conduite inconséquente, d'autant plus importe-t-il qu'un magistrat qui veille au bien des peuples agisse d'après un système arrêté de politique, de guerre, de finance, de commerce et de lois. Par exemple, un peuple doux ne doit point avoir des lois sévères, mais des lois adaptées à son caractère. La base de ces systèmes doit toujours être relative au plus grand bien de la société; les principes doivent être adaptés à la situation du pays, à ses anciens usages, s'ils sont bons, au génie de la nation. Par exemple, en politique c'est un fait connu que les alliés les plus naturels et par conséquent les meilleurs sont ceux dont les inté-