« <XII>ront, et plus je leur taillerai de la besogne. Et si je péris, ce sera sous un tas de leurs libelles, parmi des armes brisées sur un champ de bataille. » On peut consulter encore là-dessus le VIIe chapitre de l'Histoire de la guerre de sept ans (t. IV, p. 205), où le Roi, parlant du style injurieux et déshonorant des écrits émanés de la chancellerie autrichienne et de la diète de Ratisbonne, en 1757, ajoute que l'indécence et le scandale de ces écrits avait continué et s'était même accru à proportion des succès des armes autrichiennes.
Voltaire écrit à Frédéric, en date du 22 mars 1759 : « Le Discours sur les satiriques est très-beau et très-juste; mais permettez-moi de dire à Votre Majesté que ce ne sont pas toujours des gredins obscurs qui combattent avec la plume; vous n'ignorez pas que c'est un des chefs du bureau des affaires étrangères qui a fait les Lettres d'un Hollandais. Votre Majesté connaît les auteurs des invectives imprimées en Allemagne; elle a vu ce qu'avait écrit mylord Tyrconnel. »
Le marquis d'Argens parle du Discours sur les libelles dans sa lettre au Roi datée du 5 mai 1759.
Les manuscrits et les éditions originales de ces écrits nous ayant également manqué, nous avons eu recours à l'impression la plus ancienne qui nous soit connue. Elle se trouve dans les Œuvres du Philosophe de Sans-Souci. Dernière édition, enrichie de variantes. A Francfort et à Leipzig, chez Henri-Louis Brönner, 1762, in-8, t. II, p. 339-353; p. 353-365. Nous avons collationné ce texte avec celui des Œuvres de Frédéric II, publiées du vivant de l'Auteur. A Berlin, 1789, t. II, p. 211-226, et p. 227-238; nous les avons trouvés conformes, sauf quelques petites corrections grammaticales que présente ce dernier.
VI. RÉFLEXIONS SUR LES RÉFLEXIONS DES GÉOMÈTRES SUR LA POÉSIE.
Dans une lettre datée du 2 septembre 1760, d'Alembert écrit à Voltaire : « J'ai lu, le jour de Saint-Louis (25 août), à l'Académie française, un morceau contre les mauvais poëtes et en votre honneur. » C'était la première partie de ses Réflexions sur la poésie, écrites à l'occasion des pièces que l'Académie a reçues cette année pour le concours.
Le Roi ne goûta pas ces Réflexions, et il composa pour les réfuter les Réflexions sur les Réflexions des géomètres sur la poésie, que personne avant nous n'avait publiées. Elles furent rédigées au mois d'avril 1762, comme on le voit par la lettre, inédite jusqu'ici, que le Roi