<XVI>Roi envoya ces remarques en manuscrit à Voltaire, ainsi qu'à d'Alembert, le 7 juillet 1770; mais il refusa absolument à plusieurs reprises (le 18 août et le 16 septembre) de les faire imprimer, quelles que fussent les instances de Voltaire. Comme nous n'avons pu nous procurer le manuscrit du Roi, nous avons suivi le texte des Œuvres posthumes, t. VI, p. 139-168.

Dans son Épître à la reine douairière de Suède, du mois de décembre 1771, Frédéric a dirigé contre l'auteur du Système de la nature et contre celui de l'Essai sur les préjugés une apostrophe fulminante qui commence par ces vers :

Allez, vils artisans de fraude et de mensonge,
Répandre sur les rois tout le fiel qui vous ronge :
Vos efforts insensés sont désormais perdus, etc.

(Œuvres posthumes. t. VII. p. 37 et 38.)

XIII. DISCOURS DE L'UTILITÉ DES SCIENCES ET DES ARTS DANS UN ÉTAT.

Le Roi, voulant rendre un hommage délicat à sa sœur, la reine douairière Ulrique de Suède, qui assistait à la séance académique du 27 janvier 1772, y fit lire le Discours de l'utilité des sciences et des arts dans un État (Thiébault, Mes souvenirs, t. I, p. 100-107, et 109). Il le fit paraître immédiatement après, sous le titre de : Discours prononcé à l'assemblée extraordinaire et publique de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Prusse, en présence de Sa Majesté la reine douairière de Suède, le lundi 27 janvier 1772. A Berlin, chez Chrétien-Frédéric Voss, 1772, vingt-quatre pages in-8.

Cet écrit s'élève avec force contre le Discours de Rousseau qui a remporté le prix à l'Académie de Dijon, en l'année 1750, sur cette question proposée par la même Académie : Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les mœurs. Vers la fin du morceau, l'Auteur reproduit quelques-unes des idées de ses Réflexions sur les Réflexions des géomètres sur la poésie. Voltaire et d'Alembert en reçurent des exemplaires.