271. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.
Langenbielau, 26 janvier 1741.
Monsieur de Podewils. Les dépêches du de Mardefeld vous marqueront la bonne disposition où se trouve la cour et les principaux ministres à mon égard. Voyant entre autre qu'on y pense assez juste sur la manière de me contenter sur mes prétentions connues, Mardefeld pourra y faire connaître que, si la Russie me veut procurer effectivement toute la Basse-Silésie avec la ville de Breslau, j'en voudrais me contenter et entrer dans une parfaite union avec la maison d'Autriche, le duc de Lorraine, et ses alliés, en faisant cause commune avec eux. Ainsi vous en instruirez le de Mardefeld, en lui ordonnant de se servir de beaucoup de prudence, et de n'exposer aucunement mon ultimatum, s'il ne voit clair d'obtenir certainement ce que je souhaite. Je suis etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
272. AU COLONEL COMTE DE FINCKENSTEIN A DRESDE.
Neustädtel, 28 janvier 1741.
Monsieur de Finckenstein. J'ai reçu votre lettre du 20 de ce mois. Le contenu en est intéressant, et je vois de plus en plus la manière dont on pense là où vous êtes.1 Quoi qu'il en soit, vous veillerez sur tous les mouvements qu'on fera, et surtout sur les magasins qu'on voudra établir et les lieux où l'on les pourra placer. Je suis etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
273. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.
Berlin, 30 janvier 1741.
Monsieur mon Frère. Je suis charmé de voir par la lettre que Votre Majesté vient de m'écrire que je ne me suis trompé dans la confiance que j'ai mise en Elle, par la façon favorable dont Elle s'explique au sujet de mon entreprise sur la Silésie. N'ayant eu alliance avec personne, je n'ai pu m'en ouvrir avec personne; mais voyant les bonnes intentions de Votre Majesté, je La regarde comme étant déjà mon allié, et comme devant à l'avenir n'avoir plus rien de caché ni de secret pour Elle.
Je dois donc l'informer que je me suis emparé de toute la Silésie (excepté deux mauvaises bicoques, où les officiers de la reine de Hongrie ont jeté du monde très imprudemment et qui ne sauraient tenir), que
1 Aus dem Bericht Finckenstein's und Ammon's: „Les comtes de Wratislaw et de Khevenhüller se sont principalement attachés aux prêtres et surtout au Père Guarini; ceux-ci ont remué la conscience de la Reine et lui ont représenté les renonciations qu'elle a jurées et les dangers auxquels la religion catholique se trouve exposée en Silésie.“