<244>plan susdit, il suffira que vous tâchiez de tenir en haleine le parti républicain, en lui renouvelant les protestations de mes intentions sincères pour le bien et la conservation de la République; que je n'épargnerai rien pour en maintenir la liberté et le système présent, en favorisant d'abord sous main les mesures qu'ils jugeraient à propos de prendre pour cet effet, et en les appuyant ensuite, s'il était besoin, de toutes mes forces, autant que les conjonctures voudraient me le permettre; mais que, comme il m'importe de savoir quels efforts ils sont en état de faire pour parvenir au but qu'ils se proposent, et quelle sorte d'assistance ils demandent de moi, il faut qui'ls me donnent des informations plus amples et plus détaillées sur l'un et l'autre point, ensuite de quoi je ne manquerai pas de m'expliquer là-dessus d'une manière qu'ils auront lieu d'en être entièrement satisfaits.

Ce dernier articlevous fournira, j'espère, un moyen aisé et naturel de tirer la négociation en longueur, sans rebuter les intéressés, et sans m'engager envers eux à rien dont je ne puisse aisément revenir, en cas que les conjonctures l'exigent, à quoi vous devez donner une attention tout particulière.

Vous pouvez même, si vous le jugez convenableà mes intérêts, et que d'autres affaires importantes ne demandent pas votre présence à Varsovie, faire sous quelque autre prétexte un petit voyage dans le pays, pour conférer avec les chefs du parti sur les moyens de faire réussir leur entreprise, et pour les entretenir dans les bonnes dispositions où ils paraissent être à mon égard: l'extraordinaire que je viens de vous accorder vous mettra suffisamment, en état de fournir aux fraix de ce voyage.

En cas que vous ayez besoin pour cet effet d'un plein-pouvoir particulier, je ne manquerai point de vous en pourvoir, et vous aurez soin de m'en envoyer le projet.

Federic.

H. de Podewils.

Nach dem Concept.


372. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BRESLAU.

Camp de Mollwitz, 12 mai 1741.

Je vous envoie en très mauvais français la lettre d'un très bon allemand;1 il y a du raisonnement d'un patriote outré, mais je crois que ce sera une pièce capable de faire impression sur un plénipotentiaire.2 Enfin, nous avons à faire d'un côté aux gens lesplus têtus de l'Europe, et de l'autre aux plus ambitieux. Conserver le rôle d'honnête homme avec des fourbes, est chose bien périlleuse; être fin avec des



1 Eine Denkschrift Schmettau's über die Lage Europa's.

2 Lord Hyndford.