<27>cèrement me lier à ses intérêts, il faudrait ménager les miens, sans perdre du temps; que la cour d'Angleterre me presse fort d'accepter le parti avantageux qu'elle m'offre, mais que je tiens ferme par un principe de l'amitié et del'attachement que j'ai pour la France; que, si celle-ci ne veut faire rien de plus pour moi que ce qu'elle a offert par le traité secret, qui même n'a pas été accepté par l'Électeur palatin, nonobstant la promesse de la France de l'y porter efficacement, on ne saurait prendre en mauvaise part, si je me trouvais forcé parlà à me donner à l'Angleterre; mais que je me flatte que l'amitié et la sagesse du Cardinal embrasseront l'occasion présente, pour m'obliger réellement dans cette affaire et dans mes autres intérêts, ce qui m'attacherait pour toujours à ceux de la France, en lui vouant toute mon amitié et une reconnaissanceéternelle. Je verrai par la réponse qu'on vous donnera ce que j'aurai à attendre, et je suis etc.
Tâchez de savoir quelque chose de positif touchant les volontés de messieurs les Français et éclaircissez les ténèbres de leur politique.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.
43. AU COLONEL COMTE DE TRUCHSESS A HANOVRE.
Berlin, 2 août 1740.
Monsieur de Truchsess. J'ai reçu votre relation n° 8 du 27 de ce mois,1 par laquelle vous me mandez de quelle manière ma lettre de félicitation a été reçue par le roi d'Angleterre, et combien de compliments vous avez essuyés à cette occasion. Je ne vois encore rien de positif par rapport à l'alliance qu'on a tant pressée, quoique je vous aie marqué plusieurs fois mes sentiments là-dessus, et il me semble même qu'on se flatte toujours que je meprêterai à leurs idées, en donnant le premier mes demandes. Vous n'ignorez pas combien j'en suis éloigné, et j'ai été surpris d'apprendre de vous-même que vous avez donné dans ces piéges, en délivrant au Milord2 un pro-memoria sur les articles dont vous l'aviez entretenu. Mais, mes ordres ne vous autorisantaucunement à faire une telle démarche, je ne comprends pas par quelle raison vous sauriez l'excuser.
S'il est vrai que la cour d'Angleterre souhaite sincèrement de m'attacher à ses intérêts, il est naturel que j'attende d'elle lespropositions sur ce qu'elle voudra faire pour l'amour de moi dans l'affaire de Juliers et de Bergue, et dans celles qui regardent mes prétentions sur l'Ostfrise et sur le Mécklembourg, et il faudrait s'expliquer sur les moyens de m'assister dans la poursuite de ces droits, et quel plan on en voudrait faire. Car sachant que la France a épousé mes intérêts à l'égard du
1 Sic.
2 Harrington.