<43>palatin et la mienne. Les intérêts dé la France et les miens sont les mêmes, tout semble nous unir; un peu plus de bonne volonté de la part du roi de France resserrerait ces liens à jamais. Je suis persuadé que cela viendra, d'autant plus que vous ne sauriez trouver d'allié plus ferme ni plus résolu que je ne le suis. Gustave-Adolphe servit la France autrefois; mais la Suède n'est plus de nos jours ce qu'elle était alors, et ce qu'il y a de pire, c'est qu'il ne s'y trouve plus de Gustaves-Adolphes. En un mot, mon cher Cardinal, je suis plein de confiance en l'amitié de votre Roi, je prends à l'affirmative l'assurance que vous me donnez à la fin du mémoire sur lesbonnes intentions du Roi, et j'espère qu'elles augmenteront à vue d'ceil en ma faveur.
Vous trouverez peut-être ma lettre longue et bavarde; mais je vous écris avec la même sincérité que vous m'avez écrit: une ouverture de cœur exige l'autre. Je souhaiterais que vous puissiez voir dans le fond du mien, vous y liriez tousles sentiments d'estime et de la considération infinie avec laquelle je suis, Monsieur mon Cousin, votre très fidèle ami et cousin
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
65. NOUVELLE INSTRUCTION POUR LE COLONEL DE CAMAS.
Wésel, 9 septembre 1740.
Monsieur de Camas. M'étant expliqué avec vous sur tout ce qui regarde votre négociation à la cour de France, et sur les vues que j'ai par rapport à mes intérêts, je trouve nécessaire que vous y retourniezau plus tôt pour continuer votre fonction. Voici une lettre de réponse au Cardinal, que vous lui présenterez de ma part, en l'accompagnant des protestations du monde les plus fortes et les plus polies de l'amitié et de l'estime que j'ai pour lui. Lisez sur son visage la mine qu'il fera, et quelle pourra être l'impression de ma lettre. Vous mettrez tout en œuvre pour le cajoler et le gagner, et vous lui déclarerez positivement en mon nomqu'encore que mes raisons alléguées et solides n'eussent pas pu le déterminer, dans l'affaire de Juliers et de Bergue, d'ajouter quelque chose aux conditions contenues dans la convention secrète, j'ai trop d'amitié pour le roi très chrétien et pour lui, le Cardinal, pour me départir du susdit traité, que j'observerai, me flattant que la France le fera de même et fera quelque réflexion de plus, lorsqu'il s'agira effectivement du fait.
Cependant, le Cardinal m'ayant fait connaître par son mémoire que le roi de France me voudra promettre de porter le prince de Sulzbach, quand il succédera à l'Électeur palatin, de s'accommoder avec moi de tout le pays que je souhaite qu'il me soit cédé, vous devez travailler à me procurer par écrit une telle déclaration formelle, s'ilse peut, ou quelque chose sur quoi l'on puisse se fonder, le cas venant à exister.