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88. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Charlottenbourg, 4 octobre 1740.

Monsieur de Podewils. J'ai appris par votre relation du 3 de ce mois ce qui s'est passé à la conférence que vous avez eue avec les envoyés de l'évêque de Liège, et sous quelles conditions ils ont pris ad referendum ma demande de 200,000 écus pour la vente et cession de Herstal.

Comme je ne suis pas éloigné d'un accommodement raisonnable, j'accepte

1° de faire rabattre de cette somme les 20,000 écus qu'on a payés déjà aumajor général de Borcke, me contentant de 180,000 écus, à payer par de bonnes lettres de change sur Amsterdam, à 8 ou 15 jours de vue.

2° je céderai, moyennant cette somme, au prince évêque de Liège ma baronie de Herstal et mesprétentions par rapport aux arrérages.

3° dès que le susdit prince et évêque aura accepté cet accord, et donné les lettres de change, j'ordonnerai positivement au général de Borcke d'évacuer sans délai le comté de Hoorn.

Voilà ma résolution, que vous ferez connaître à ces messieurs, en leur insinuant que je suppose en tout que le payement se fasse de bonne foi, n'étant pas d'humeur de me laisser chicaner. Au reste, vous penserez là-dessus s'il ne serait pas nécessaire que les États de Liège donnassent leur consentement à cet accord.

Federic.

Nach dem Concept.


89. AU COLONEL DE CAMAS A PARIS.

Charlottenbourg, 4 octobre 1740.

Monsieur de Camas. J'ai appris, par votre relation du 21 septembre, votre arrivée à Paris et le précis de l'audience que le Cardinal vous a donnée. J'approuve tout ce que vous lui avez dit, et quoique vous ne l'ayez pas encore pu porter à se déclarer pour mes intérêts dans l'affaire en question, en exécutant sa promesse, j'espère pourtant que sa candeur et ses lumières le mèneront à ce but tout-à-fait juste. C'est pourquoivous reviendrez à la charge, en y employant toute votre éloquence. Au reste je ne comprends rien à la terreur panique du de Chambrier, n'ayant pas pensé même à le vouloir disgrâcier; ainsi vous lui ôterez cette chimère, vous croyant sur votre parole qu'il me sert fidèlement.1 Je suis etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Im gleichen Sinne schreibt der König an demselben Tage an Chambrier selbst.