Quant au contre-projet de l'article secrettouchant la Courlande, je vous dirai que pour donner une marque essentielle de mon amitié à l'impératrice de Russie et de ma bienveillance et considération au duc de Courlande, je veux bien passer par-dessus toutes les considérations qui pourraient m'arrêter, pour plus d'une raison, d'accorder ce qu'on me demande là-dessus, et agréer l'article secret de la garantie de la Courlande, tel qu'il est couché dans le contre-projet que vous m'avez envoyé.1
Mais en revanche, le moins qu'on peut faire de la part de la cour de Russie pour un service de cette importance et qui rassure pour jamais le duc de Courlande et sa postérité dans la possession tranquille de ce duché, est qu'on admette et accepte également le ci-joint article secrétissime, tel qu'il est couché ici.2
On en fera, à ce que je me flatte, d'autant moins de difficulté que cet article ne contient d'abord que mot pour mot, à peu près, la déclaration que l'Impératrice offre de me donner touchant la succession de Juliers et de Bergue, et dont le comte d'Ostermann vous a remis le projet que vous m'avez envoyé; et pour ce qui est de la garantie de la Prusse et de la Poméranie que j'y demande, en cas de la mort de l'Électeur palatin, contre les Suédois et les Polonais, vous m'avez assuré vous-même, par votre dépêche du 30 de septembre, que vous aviez lieu de croire que l'Impératrice donnerait les mains à la garantie de la Prusse en ce cas-là; ainsi je ne doute nullement qu'elle ne me l'accorde de même pour la Poméranie.
Vous sentez bien vous-même que de simples déclarations, telles qu'on offre de donner séparément du traité d'alliance, n'ont pas, à beaucoup près, la même force que si l'on en fait un article séparé, conclu, signé et ratifié dans les formes, comme cela se doit.
Vous pouvez promettre aussi en mon nom à l'Impératrice et à ses ministres que je garderai le secret le plus inviolable là-dessus, et que ce n'est point dans les chancelleries où l'on met ces sortes de traités et d'articles secrets, mais bien dans les archives du cabinet, où l'on garde
1 Nach dem Sturze des Herzogs Biron im November 1740 wurde dieser Artikel gegenstandslos. Statt dessen wird dem Vertrag als Articulus secretus I eine allgemein gefasste Verabredung für die bevorstehende Herzogswahl in Kurland hinzugefügt.
2 Der Articulus secretissimus wird, wie er von preussischer Seite vorgeschlagen, mit geringfügigen Abänderungen in Petersburg angenommen und besagt: „.. declariren Allerhöchstdieselbe (Ihre Kais. Majestät von allen Reussen) hierdurch nicht allein, weder einig Engagement zu haben, so Ihre Königl. Majestät in Preussen in dieser (der jülich-bergschen) Affaire nachtheilig oder zuwider sein könnte, auch niemals mit Jemand dergleichen nehmen zu wollen gemeinet seind (sic), sondern höchstgedachte Ihre Kais. Majestät vonallen Reussen verbinden sich auch hierdurch aufs kräftigste, Ihrer Königl. Majestät in Preussen nach erfolgtem Absterben des Churfürsten von der Pfalz Dero Königreich Preussen und Dero pommersche Lande gegen einen feindlichen Anfall zu decken und mit der in dem heute dato errichteten Haupttractat stipulirten Hülfe, auch allenfalls mit mehrerem, wie man alsdann darüber conveniren wird, an Hand zu gehen.“