6. AU CONSEILLER PRIVÉ DES FINANCES DE BORCKE A VIENNE.
Berlin, 14 juin 1740.
Je vois par votre post-scriptum 2 du 1er de ce mois que la cour impériale souhaite que je lui donne à certaines conditions un nombre <6>de recrues, et qu'elle est disposée d'accorder à ce prix-là les enrôlements dans les pays héréditaires aussi bien que dans le reste de l'Empire, pour le service de mes armées. Je suis bien aise de vous dire là-dessus que l'article des recrues qu'on demande de moi, est une chose qui ne me convient nullement, et dans laquelle je n'entrerai jamais. Mais quant aux levées que je voudrais faire dans l'Empire, et surtout dans les villes impériales, je ne crois pas que j'en doive demander le consentement de l'Empereur, ou l'acheter à des conditions onéreuses. C'est un droit que je puis prétendre, non comme roi de Prusse, mais en qualité d'électeur, et que mes ancêtres ont exercé sans opposition de temps immémorial, et qu'on n'a disputé au feu Roi mon père que depuis peu d'années. Vousne manquerez pas de le représenter à Vienne en toutes occasions et partout où il appartiendra, en faisant des instances vives et pressantes, afin que la cour impériale lève incessamment les défenses mal fondées qu'elle a faites sur ce sujet depuis peu à plusieurs villes de l'Empire, et qu'à cet égard toutes les choses soient au plus tôt rétablies sur l'ancien pied. Sur ce, je prie Dieu de vous avoir en Sa garde.
Federic.
A. B. Borcke. H. de Podewils.
Nach der Ausfertigung.