15. AU CARDINAL DE FLEURY A ISSY.

Berlin, 22 juin 1740.

Monsieur mon Cousin. Le colonel de Camas qui vous rendra cette lettre de ma part vous informera de la perte que je viens de faire en la personne du Roi mon père. La France y perd un bon allié, et vous un prince qui estimait votre mérite par connaissance de cause. J'ai hérité de cette estime qu'il avait pour vous, et mon ministre pourra vous en rendrecompte. Je ne demande pas mieux que de cultiver l'amitié du Roi très chrétien, et de faire mon cours politique, éclairé par un ministre qui a donné plus d'une fois des exemples de prudence et de sagesse à l'Europe. Ce m'est une consolation infinie dans ma juste affliction que de me dire contemporain du plus habile <12>ministre que la France ait jamais eu. Je ne demanderais pas mieux que d'admirer ses qualités et ses talents de près, comme j'en suis charmé de loin, et de vous embrasser tendrement. Je suis avec bien de l'estime, Monsieur mon Cousin, votre très affectionné et bon ami

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Die Ausfertigung eigenhändig.