141. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.
Podewils antwortet auf die „Idées“ des Königs: „Pour la question de droit, il faut que je dise avec un profond respect à Votre Majesté que, quelques prétentions bien fondées que la maison de Brandebourg ait eues autrefois sur les duchés de Liegnitz, de Brieg et de Wohlau, sur Ratibor et Oppeln, sur la principauté de Jaegemdorff et le cercle de Schwiebus en Silésie, il y a des traités solennels que la maison d'Autriche réclamera, et par lesquels la maison de Brandebourg s'est laissée induire, quoique frauduleusement, à renoncer pour des bagatelles à des prétentions si considérables. Cependant on trouvera toujours moyen de faire revivre ces anciens droits et de se récrier sur la | Rheinsberg, 7 novembre 1740. L'article de droit est l'affaire des ministres, c'est la vôtre; il est temps d'y travailler en secret, car les ordres aux troupes sont donnés. |
lésion énorme, en y ajoutant les prétentions pécuniaires que Votre Majesté a à la charge de la maison d'Autriche, et qui font des sommes assez considérables.“ | |
„Mais, pour ce qui est de la question de fait, voici, Sire, les objections et les obstacles qui se sont présentés à mon imagination contre le dessein de Votre Majesté: | Quant à l'article du fait, je vous réponds pas à pas. |
1° „Si l'Électeur palatin venait à mourir ...., Elle se pourrait trouver fort embarrassée à deux si grandes et si différentes entreprises à la fois.“ Die Erwerbung von Schlesien scheine dem König zwar der von Berg vorzuziehen: „mais ne serait-ce pas . . . quitter une conquête quasi assurée . . . contre une autre, à la vérité aussi facile à faire, mais plus difficile à maintenir à la longue.“ | 1° Je me tiendrai à la convention92-1, si le Palatin meurt, et j'entrerai avec les dragons de Sonsfeldt, tous les grenadiers de la Westphalie et un bataillon de la garnison de Wésel, du reste me tenant étroitement à la convention. |
2° Von allen Seiten bedrängt, könnte sich der wiener Hof unter Preisgabe seiner Niederlande in Frankreichs Arme werfen. | 2° L'Angleterre et la Hollande ne souffriront jamais que le Lorrain se jette entre les bras de la Franceen iui sacrifiant le Brabant, cela est contraire à leur politique. D'ailleurs, les Autrichiens se voyant attaqués parles Bavarois, les Savoyards et nous, ne penseront pas assurément à donner des provinces gratuiment, lors même qu'ils en perdent tant de force; ensuite, la France ne saurait secourir l'Autriche, car si tous ceux qui l'attaquent se joignent ensemble avec les Puissances maritimes, vous concevez que la force serait supérieure. |
3° Wenn der König vor der Schilderhebung Baierns in Schlesien einrücke, so könnte der Wiener Hof in seiner Verzweiflung Baiern durch ein Opfer sich erkaufen. „Et la seule crainte que la Saxe concevrait contre Votre Majesté par la conquête de la Silésie, qui lui met le couteau sur la gorge, serait capable de la porter sans autre gain ou avantage de tourner conjointement avec la maison d'Autriche ses armes contre Votre Majesté. Et comme la cour d'Hanovre n'est pas moins jalouse de son agrandissement que la Saxe, elle pourrait s'amasser facilement, avec | 3° Vous oubliez toujours le roi de Sardaigne, qui agira en Italie; ensuite la Bavière a dressé son plan de conquête; si les Autrichiens lui cèdent ce qu'il veut avoir, ils s'affaibliront beaucoup, s'ils ne lui cédent pas, ils seront entre deux feux. Quant à la Saxe, elle n'a ni magasins ni cavalerie, et c'est le droit du jeu de l'écraser, avant qu'ellepuisse entreprendre la moindre |
les troupes auxiliaires de Hesse et de Danemark et plusieurs autres États de l'Empire, intéressés à la conservation de la maison d'Autriche, une armée de 30,000 hommes et tenir Votre Majesté entre deux feux, ou se jeter sur ses provinces, pour Lui faire des diversions.“ | chose, si elle nous est contraire; quant aux Hanovriens et aux Hessois, ils ont besoin de nous contre la France, et la nécessité étouffera leur jalousie, et en tout cas, on pourrait faire agir le Danemark sur Brême et Verden. D'ailleurs, je lève tant de nouvelles troupes que je remplace toutes celles qui vont en Silésie. |
4° Russland sei verpflichtet, dem Wiener Hof 30,000 Mann zu stellen. | 4° Quant à la Russie, si dans les circonstances présentes ils veulent nous attaquer, ils trouvent 55 escadrons, et je puis faire dé filer facilement 10 bataillons pour les renforcer; en cas donc de cet inconvénient, il faut ruiner la Finlande, la Courlande, et brûler tout à 20 lieues alentour du voisinage de Prusse afin qu'ils ne puissent point y subsister; et la Saxe écrasée et la Silésie conquise me fourniront encore des fonds. |
5° Polen sei gleichfalls mit dem Wiener Hof verbündet; die preussische Herrschaft in Schlesien werde in Polen als grosse Gefahr angesehen werden. „Par conséquent, la République soufflée par la cour de Dresde et celle de Russie, pourra se laisser porter, quelque méprisables que soient d'ailleurs ses forces, à envahir les provinces de Votre Majesté, depuis la Prusse jusqu'à la Nouvelle-Marche.“ | 5° Je ne réponds nen à l'article de Pologne, vous en sentez vous-même la faiblesse. Comme donc rien ne m'arrête, j'ai expédié aujourd'hui les ordres aux régiments, et cela 1° à cause de la déclaration de la Bavière. 2° à cause des ordres donnés aux troupes d'Hanovre. 3° à cause de l'armement du roi de Sardaigne, qui fait acheter des cheveaux à haut prix et en nombre. S'il plaît à Dieu, mes troupes seront en marche au commencement de décembre, et j'espère que tout réussira selon nos souhaits. Mandez moi quel effet causera l'ordre d'armer sur l'esprit des ministres, ce qu'on dit, et, s'il se peut, ce qu'on pense. Adieu. Federic. |
Nach der eigenhändigen Aufzeichnung „Reponse à M. Podewils“ .
<94>92-1 Die Convention mit Frankreich vom 5. April 1739.