158. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.
Rheinsberg, 15novembre 1740.
Mon cher Podewils. J'ai envoyé un faux ordre aux régiments de Berlin, avec une route pour Halberstadt; j'espère que cela trompera les politiques, ou du moins qu'ils seront déroutés.
Il faut user de toutesorte de moyens pour les rendre incertains, et pour les dérouter dans toutes leurs conjectures; ceci, j'espère, n'y contribuera pas peu. En attendant, nous travaillons ici au sérieux, et si le ciel ne nous est pas tout-à-fait contraire, nous aurons le plus beau jeu de l'univers. Jouez au guet de votre côté, pour épier tout ce qui se peut passer dans les cervelles de vos lynx; l'ordre d'aujourd'hui, j'espère, va donner du mouvement à bien des courriers; je compte de frapper mon coup le8de décembre, et de commencer l'entreprise la plus hardie, la plus prompte et la plus grande dont jamais prince de ma maison se soit chargé. Adieu, mon cœur me promet de bons augures et mes troupes d'heureux succès.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.