208. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.
Schweinitz, 16 décembre 1740.147-3
Mon cher Podewils. J'ai passé le Rubicon enseignes déployés et tambour battant; mes troupes sont pleines de bonne volonté, les officiers d'ambition, et nos généraux affamés de gloire, tout ira selon nos souhaits, et j'ai lieu de présumer tout le bien possible de cette entreprise.
<148>Envoyer-moi Bülow, caressez-le beaucoup, et faites-lui voir le propre intérêt de son maître; enfin, usons de la connaissance du cœur humain, faisons agir en notre faveur l'intérêt, l'ambition, l'amour, la gloire, et tous les ressorts qui peuvent émouvoir l'âme. Ou je veux périr ou je veux avoir honneur de cette entreprise.
Mon cœur me présage tout le bien du monde: enfin un certain instinct, dont la cause nous est inconnue, me prédit du bonheur et de la fortune, et je ne paraîtrai pas à Berlin sans m'être rendu digne du sang dont je suis issu, et des braves soldats que j'ai l'honneur de commander. Adieu, je vous recommande à la garde de Dieu.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
147-3 Das beim Einmarsch in Schlesien veröffentlichte Patent siehe Staatsschriften I, 67.