248. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Quartier auprès d'Ohlau, 7 janvier 1741.

Mon cher Podewils. Tout ce que prouvent les nouvelles de Russie, c'est qu'Ostermann n'est pas de nos amis; voyons premièrement ce que dira Münnich, et quel effet fera l'explication de l'énigme chez ces messieurs; il faudra voir ce qu'ils feront, mais je ne saurais présumer qu'ils voudraient rompre avec nous pour si peu dechose.

Le parti qu'il nous faudra prendre sera de nous accommoder avec la France et d'ajuster nos flûtes avec les siennes, car l'Angleterre ne <173>voudra jamais nous aider ni même nous paraître favorable. Mes affaires vont très bien ici; je vais prendre tout à la fois Ohlau, Neisse, Glatz et Namslau, quatre forteressesdont Ohlau est la meilleure. Glogau est aux abois, et je l'aurai dans quinze jours, car ils n'ont presque plus à vivre. Ne vous embarrassez pas de nous, mais raffinez sur les moyens de faire semer la dissension dans les conseillers en Russie, entre les ministres de Vienne, et parmi toutes les cours qui nous ne sont pas favorables.

Adieu, je pars pour accomplir l'acte que j'ai commencé, et pour faire voir aux autres cours que nos projets, bien loin d'être chimériques, seront exécutés le plus glorieusement du monde.

Ne m'oubliez pas.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.