299. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BERLIN.

Podewils, Truchsess avance, Mardefeld va son chemin, Chambrier fait à merveille, Klinggræffen est adoré.

Ainsi, cara anima mia, non disperar.

Ræsfeld va à pieds de tortue, Finck danois se gratte les c....., Finck saxon est de contrebande.

Mais vainquons ces difficultés, et nous triompherons. Il n'y a point de lauriers pour les paresseux, la gloire les donne aux plus laborieux et aux plus intrépides.

Par parenthèse, j'ai échappé deux fois aux desseins des hussards d'Autriche. Si malheur m'arrivait d'être pris vif, je vous ordonne absolument, et vous m'en répondrez de votre tête, qu'en mon absence vous ne respecterez point mes ordres, que vous servirez de conseil à mon frère, et que l'État ne fera aucune action indigne pour ma liberté. Au contraire, en ce cas, je veux et j'ordonne qu'on agisse plus vivement que jamais. Je ne suis roi que lorsque je suis libre.

Si l'on me tue, je veux qu'on brûle mon corps à la romaine, et qu'on m'enterre de même dans une urne à Rheinsberg. Knobelsdorff doit en ce cas mefaire un monument comme celui d'Horace à Tusculum.

Je vous enverrai un ample écrit de mes idées sur les conjonctures présentes, et sur ce que je jugede mieux à faire dans le cas présent et à l'avenir. Ce sera le successeur qui pourra ensuite, selon qu'il l'entend ou que les choses changent, faire ce que bon lui semblera.

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Peut-être ce sera unouvrage inutile que je ferai, mais toujours est-il bon de prendre des précautions superflues, et de nepas commettre au hasard ce que la prévoyance ne saurait pénétrer.

Adieu, cher ami, ne m'oubliez pas.

Federic.

Nach der Ausfertigung (praes. 7. März). Eigenhändig.