375. AU MINISTRE D'ÉTAT DE PODEWILS A BRESLAU.
[Camp de Mollwitz,] 21 mai 1741.
J'ai vu par votre lettre que vous demandez mes sentiments touchant l'Angleterre.245-2 J'ai à vous dire que ces gens nous trompent à coup sûr, que la réponse de Robinson à milord Hyndford sera remplie d'unverbiage obscur et qui ne contiendra aucune substance, et qu'alors vous serez obligé de convenir avec moi que le seul bon parti à prendre est celui de France.
<246>Vous souhaitez un accommodement, et vous croyez ce que vous souhaitez. Voilà le cas. Mais si d'un autre côté vous examinez de sangfroid la conduite du Cäpten, vous trouverez qu'il nous croit abuser en Westphalien, s'entend avec toute la grossièreté possible: pour moi qui aurais honte d'être la dupe d'un Italien, je me renierais moi-même, si je devenais le jouet d'un homme d'Hanovre. A présent, mitonnez tout ceci, et vous en conclurez que les sentiments que vousattribuez au roi d'Angleterre sont métaphysiques, et que ses actions, dont je vous parle, sont vraies. Vous verrez que les intérêts de la France et les nôtres sont les mêmes, et que ceux du parti anglican y sont tout-à-fait opposés, et vous pourrez conclure de là ce qu'il nous convient de faire.
Si tout ce que vous supposez de lanégociation anglaise était vrai, je me rangerais de votre parti, mais si cela n'est qu'opinion et chose problématique et fausse, le parti français nous doit incontestablement mieux convenir. Adieu.
Federic.
Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.
245-2 Ueber Hyndfords Verhandlungen mit Podewils nach der Audienz vom 7. Mai vergl. Droysen V, 1, 262. 263.