383. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE A MUNICH.

Camp de Grottkau, 30 mai 1741.

Monsieur. C'est sur la foi de vos promesses, sur les choses que vous avez eu ordre de me dire, au nom du Roi votre maître, et sur l'estime infinie que je fais de votrehabileté dans le métier de la guerre, que je viens de signer l'alliance dans laquelle vous m'avez invité; me <252>voilà désormais meilleur Français que le maréchal de Belle-Isle, et aussi fidèle à la France qu'aucunde ses alliés ne l'a jamais été.

Je compte que, de ce jour en deux mois, je verrai vos drapeaux déployés sur les rives citérieures du Rhin; je me réjouis d'avance d'admirer les manœuvres que vous ferez, et des opérations qui, devenant des leçons pour tout homme de guerre, me serviront de secours et d'appui; votre nomm'engage, autant que les forces du Roi votre maître, à m'allier avec un prince qui ne peut qu'être bien secondé par vos services.

Bavière aura ma voix; comptez en tout sur la Prusse comme sur la France; qu'on ne les distingue plus, et que le roi de France soit persuadé que, si j'ai demandé du temps pour me déterminer, ce délai ne servira qu'à rendre ma fidélité plus inviolable.

Adieu, cher ami, que je brûle d'impatience de voir victorieux devant les portes de Vienne et d'embrasser à la tête de ses troupes, comme je l'ai embrassé à la tête des miennes; ne doutez jamais des sentiments de la plus parfaite estime et de l'amitié la plus sincère aveclaquelle je suis, mon cher Maréchal, votre très fidèle et inviolable ami

Federic.

Nach einer Abschrift im Dépôt des affaires étrangères in Paris.