609. AU COMTE DE MONTIJO, AMBASSADEUR D'ESPAGNE, A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.
Berlin, 2 décembre 1741.
Monsieur le Comte de Montijo. J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez écrite du 11 de novembre, aussi bien que les copies des traités faits entre Sa Majesté Catholique et le roi de Pologne, de même que celui qui a été conclu avec l'électeur de Bavière. Porté comme j'ai été de tout temps à cultiver et à reserrer même par des liens indisso- lables l'amitié du Roi votre maître, dont je reconnais tout le prix, il m'aurait été fort agréable de remplir ses désirs en ce que vous venez de me proposer de sa part, touchant mon accession et garantie des susdits traités. Mais, comme ils renferment l'un et l'autre des engagements et des stipulations qui me sont absolument étrangers, et que <419>d'ailleurs la situation de nos États est telle que par leur éloignement nous nous trouvons l'un et l'autre hors de portée de pouvoir satisfaire aux engagements qu'une garantie réciproque exige, vous sentez bien vous-même qu'elle ne saurait avoir lieu dans toute l'étendue queles conjonctures présentes pourraient demander.
Mais cela n'empêchera jamais que je ne me fasse un véritable plaisir et étude de contribuer, en tout ce qui dépendra de moi, à la gloire et à la satisfaction de Sa Majesté Catholique, aussi bien qu'à l'agrandissement de sa maison royale, et, si vous croyez qu'un simple traité d'amitié entre nos deux couronnes pourrait servir à cette fin, je m'y prêterai volontiers.
Je suis avec bien de l'estime, Monsieur le Comte de Montijo, votre très affectionné ami
Federic.
Nach dem Concept.