617. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE BELLE-ISLE A PRAGUE.
Berlin, 8 décembre 1741.
Mon cher maréchal. Je n'ai jamais douté que l'heureuse prise de Prague n'obligeât l'armée ennemie de se replier et de donner par là l'occasion à l'armée alliée de s'avancer et d'élargir par là ses quartiers d'hiver. Comme mon grand-maître de l'artillerie, le maréchal Schmettau, vient de me mander la retraite de l'ennemi, je lui ai expliqué mes idées sur la position des quartiers d'hiver à prendre, et il aura l'honneur de vous en entretenir et de concerter avec vous ce qu'il y aura à faire pour l'intérêt commun, et pour resserrer l'ennemi autant que les circonstances le voudront permettre.
Je vous prie d'être persuadé de ma parfaite estime et de la haute considération avec laquelle je suis à jamais, mon cher Maréchal, votre très affectionné et très fidèle ami
Federic.
Je désire impatiemment d'avoir le plaisir de vous embrasser; dès que nous saurons où les ennemis ont pris leurs quartiers d'hiver, il faudra projeter la campagne prochaine, et cela est d'autant plus nécessaire que le temps presse pour faire des magasins. Je vous prie de me mander en gros votre sentiment.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
<426>