6080. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.
Berlin, 23 octobre 1753.
J'ai reçu le rapport que vous avez fait du 16 de ce mois, et vous sais gré du compte que vous m'avez rendu touchant la situation présente des affaires de là où vous êtes, de sorte que vous n'avez qu'à continuer de m'en faire des rapports exacts.
Quant à l'ordre que vous me demandez, pour savoir si vous communiquerez avec le ministre de France de ce que le prince Ferdinand de Brunswick vous a confié par rapport aux mesures que la France aura à prendre pour le renouvellement de son alliance avec le Danemark, je vous dirai que vous devez absolument vous conformer à ce que le Prince a exigé de vous là-dessus, d'autant plus que j'informerai moi-même directement la France1 de ce que je jugerai nécessaire qu'il en parvienne à sa connaissance.
Federic.
Nach dem Concept.
6081. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A FONTAINEBLEAU.
Berlin, 23 octobre 1753.
La dépêche que vous m'avez faite en date du 12 de ce mois, m'est heureusement parvenue. Vous vous rappellerez ce que je vous ai déjà marqué par mes dépêches antérieures au sujet du traité fait entre la Reine-Impératrice et le duc de Modène. Comme je viens d'apprendre, par un très bon et sûr canal,2 deux anecdotes curieuses et intéressantes à ce sujet, je n'ai point voulu vous les laisser ignorer, pour que vous les communiquiez confidemment à M. de Saint-Contest, savoir que ledit traité a été arrangé, comme vous le savez déjà, avec beaucoup de mystère et de secret, et que la signature a été faite à la droite par les ministres de Vienne et à la gauche par ceux de Modène, et que le ministre anglais, le sieur Keith, a signé entre les deux, comme le ministre de la cour qui a ménagé tout ce traité. En second lieu, l'on me marque que ce traité n'a pu être signé que le 11 du mois de juin, mais qu'en suite on a fait réflexion qu'il aurait été trop immédiatement après la mort du jeune Prince, fils du prince héréditaire de Modène, et que par là on a cru devoir antedater le traité d'un mois, savoir le 11 de mai, temps où ce jeune Prince vivait encore. En communiquant tout ceci à M. de Contest, vous lui abandonnerez à ses réflexions sur les conséquences d'un traité fait avec des circonstances aussi singulières.
Quant à l'affaire des prises et les avis que nous avons eus en dernier lieu sur ce sujet de Londres, je veux bien vous renvoyer sur tout ce que la dépêche jointe à celle-ci du département des affaires étrangères vous en marquera amplement; j'ajouterai seulement que
1 Vergl. Nr. 6081.
2 Vergl. S. 132.