Le seul moyen que je crois qu'il conviendrait pour aplanir ces différends, serait que le ministère anglais convînt secrètement avec moi d'une certaine somme raisonnable qu'il paierait pour tenir lieu d'indemnisation à mes sujets lésés, et que pour le reste l'on conviendrait, pour la forme et pour sauver les dehors, de tel moyen qu'on croirait convenable, et c'est à cette occasion qu'il m'est venu la pensée s'il n'y avait moyen que vous sachiez détacher quelqu'un de vos amis anglais bien intentionné pour ma cause au duc de Newcastle, sous mains et sans que vous y paraissiez aucunement, qui lui inspirerait l'idée que tout espoir d'un accommodement avec moi n'était pas perdu et qu'apparemment on me trouverait assez facile à ce sujet, pourvu [qu'on voulût] s'entendre làdessus avec moi et ne point prétendre à des choses absolument incompatibles avec ma dignité, et que peut-être toute cette affaire serait assoupie avec une somme assez mince qu'on donnerait pour indemniser mes sujets. Je laisse à votre considération combien vous estimez convenable de mettre en exécution ce moyen adroitement, pour parvenir au but désirable, sans que j'y sois aucunement compromis, ni vous, avant que de savoir la façon de penser du susdit ministre.
Federic.
Nach dem Concept.
6169. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.
Berlin, 12 janvier 1754.
Le colonel de Tottleben m'ayant fait la lettre dont vous trouverez la copie à la suite de celle-ci, pour demander mon appui dans l'affaire des prétentions qu'il prétend avoir à la charge des États-Généraux touchant le régiment qu'il avait levé pour leur service, ma volonté est qu'après que vous aurez pris toutes les informations nécessaires pour être entièrement au fait de l'affaire, vous le secondiez dans ses prétentions, pour autant que vous les trouverez justes et que les circonstances vous le permettront.
Au reste, je veux bien vous dire pour votre direction que, vu l'état délabré où se trouvent actuellement les finances des États-Généraux, je n'ai pas trop bonne opinion du succès de la demande du comte de Tottleben, de sorte que je crois que les remontrances que vous saurez faire à ce sujet, seraient à pure perte. C'est aussi pourquoi mon intention est que vous n'y agirez que tout froidement dans cette affaire, sans y presser beaucoup, ni en donner des mémoires par écrit, et sans en faire une affaire ministériale.
Federic.
Nach dem Concept.