<267> parceque dans la dernière guerre l'Angleterre avait été obligée de porter sur ses épaules, comme un corps mort, la reine de Hongrie. Je ne vous fais tout ce récit que pour vous faire observer que, si on m'a accusé juste sur tout ce que dessus, l'Angleterre ne voudrait pas aisément ouvrir les cordons de la bourse pour fournir aux subsides que la cour de Vienne et ses alliés demandent.
Federic.
Nach dem Concept.
6246. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 12 mars 1754.
J'ai bien reçu votre rapport du 26 du mois février. Quoique je convienne parfaitement de tout ce que vous me mandez par rapport au système présent que les ministres anglais ont adopté, je ne sais cependant pas assez concilier ce que vous soutenez par rapport aux fonds que vous croyez que le ministère anglais trouverait toujours en cas de guerre pour la soutenir vigoureusement, avec ce qui m'a été dit par rapport aux forts débats qu'il y a eu dans le Parlement actuellement assemblé, où le parti antagoniste du ministère a reproché à celui-ci qu'il n'avait point agi avec la vigueur qu'il aurait fallu pour obliger la France à raser les nouveaux ouvrages qu'elle avait relevés à Dunkerque, sur quoi le ministère était convenu hautement qu'il n'avait pas pu agir avec vigueur contre la France, vu qu'il n'avait les fonds qu'il y aurait fallu employer, vu l'épuisement des finances en Angleterre. Je serai bien [aise] que vous m'expliquiez vos pensées là-dessus par quelque dépêche immédiatement adressée à moi, afin de m'orienter à ce sujet.
Federic.
Nach dem Concept.
6247. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Potsdam, 12 mars 1754.
J'ai reçu votre dépêche du 1er de ce mois. Comme la dépêche ci-close du département des affaires étrangères comprend tout ce que nos dernières lettres d'Angleterre nous ont marqué, je vous renvoie et n'ajoute que la réflexion qu'il me semble que je vous ai déjà fait observer dans une de mes dépêches antérieures,1 savoir que le ministère anglais ne voudrait acheter à trop grand prix la Russie; que son système est actuellement pacifique, à moins que des évènements ne le réchauffent contre la France; que son unique attention est à présent d'avoir le Parlement futur à sa disposition, mais qu'il restait à savoir si alors le dit ministère ne changera pas de ton et reprendra toute son arrogance. Il est vrai que des lettres particulières de Londres ont marqué que, parmi les débats du Parlement présent, le parti contraire à la cour ayant
1 Vergl. Nr. 6199 S. 233.