<280> reste, mandez-moi si le lord Carteret ne voudra se reproduire pour entrer dans le ministère, quand il arriverait que le duc de Newcastle aurait de la peine à se soutenir dans son poste.
Federic.
Nach dem Concept.
6268. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.
Berlin, 26 mars 1754.
Je crois n'avoir guère gagné ni perdu à l'évènement de la mort du sieur Pelham. S'il s'est montré le plus disposé entre les ministres anglais à vouloir concilier mes différends avec l'Angleterre, c'est qu'il n'aimait pas de faire faire mal à propos des dépenses à la nation; mais, indépendamment de cela, mes intérêts lui ont été toujours bien indifférents. Ce que je crois que nous avons gagné par cet évènement, c'est l'embarras où le roi d'Angleterre et son ministère [se trouvent] par cette perte, et qu'ils auront à présent à recommencer de travailler, et avec bien de la peine encore, à la besogne des futures élections au nouveau Parlement, dont feu Pelham avait seul le secret et les moyens, et en était la cheville ouvrière, de sorte qu'il aurait acquis une majorité certaine dans ledit Parlement, si sa mort n'en eût interrompu.
Quant à la réponse que le sieur de Knyphausen a eue de M. de Contest par rapport au sieur d'Havrincourt,1 je vous dirai que je serais bien à même de convaincre, papier à table, M. de Contest que ce n'est pas moi, mais bien le roi et la reine de Suède qui demandent ou que lui fussent inspirés des sentiments plus modérés ou qu'il soit rappelé. Qu'il était bien naturel, quand le baron de Scheffer n'avait point porté les plaintes que le roi et la reine de Suède avaient contre d'Havrincourt, à M. de Contest, vu qu'il était du parti du Sénat et qu'il était en conséquence bien à douter qu'il se fût toujours acquitté exactement des commissions qu'il avait eues à cet égard.2 Que personne n'aurait à contredire, quand le sieur d'Havrincourt avait des déférences pour le Senat et les sénateurs suédois, mais bien à son aigreur, qu'on remarque dans toutes les occasions où il s'agit de la cour de Suède. Que j'en avais moi-même des preuves convaincantes, comme par exemple dans l'affaire de la démission que le comte Tessin avait demandée de sa charge de gouverneur du prince aîné de Suède,3 où le sieur d'Havrincourt avait déclamé fortement contre la cour, et, encore, dans une affaire qu'on avait agitée en dernier lieu dans le Sénat entre le Roi et les sénateurs par rapport au rappel de quelques troupes de la Finlande, au sujet de laquelle le sieur Havrincourt avait outré plus les choses que les sénateurs même. Que je me garderais bien de me mêler dans aucune chose qui regardait l'intérieur de quelque puissance que ce soit, mais que je ne saurais cacher à M. de Contest que,
1 Vergl. S. 256.
2 Vergl. S. 34.
3 Vergl. S. 257. 258.