<295> afin de pouvoir me mettre entièrement au fait sur toutes les circonstances qui regardent cette noire calomnie.

Comme il n'y a rien plus à changer par rapport au voyage à faire de votre homme en Pologne,1 il faut bien que je m'en accommode, tout comme de la condition qu'il a faite touchant son extraordinaire; mais songez de lui bien recommander d'agir avec prudence pour ne pas faire étourdiment quelque mauvais pas.

Quant à ce que vous dites dans votre rapport du 9 qu'il fallût songer à faire passer l'idée à la cour de Dresde et à ses alliés d'employer des moyens extraordinaires, je crois que cette cour et ses alliés ne seront point arrêtés dans leurs idées pour avoir une douzaine de Palatins plus au moins, mais bien par la considération des voisins et des puissances étrangères qui sont en droit de s'en mêler.

Federic.

Nach dem Concept.


6288. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 13 avril 1754.

Je vous sais parfaitement gré de l'avis que vous m'avez donné par le post-scriptum de votre dépêche de l'ordinaire dernier sur ce que le sieur de Celsing a mandé de Constantinople. Il serait bien désirable pour la tranquillité de l'Allemagne, et parceque la cour où vous êtes paraît méditer le dessein de vouloir allumer un nouveau feu de guerre, que de démonstration en démonstration les choses entre les Turcs et les Autrichiens parvinssent à une rupture ouverte. Au surplus, comme vous dites que la Porte a pris des alarmes par rapport aux mouvements faits parmi les troupes autrichiennes en Hongrie, vous ferez bien d'éclaircir sous main, mais de manière à y pouvoir compter, ce que sont que ces mouvements des troupes en Hongrie, afin de pouvoir m'en faire votre rapport.

Au surplus, je veux bien vous communiquer, en confidence et pour votre direction seule, que, par les soins que je me suis donnés pour m'orienter sur le sujet des conférences fréquentes et secrètes qu'il y a eu entre les comtes de Kaunitz et de Colloredo, auxquelles le comte Flemming est intervenu en conséquence de vos rapports antérieurs,2 j'ai appris par un très bon canal qu'il s'y est agi d'un nouveau mensonge que la cour de Dresde m'a endossé le plus faussement, savoir que le comte de Flemming avait fait part à celui de Kaunitz des avis et des apparences d'une négociation tramée entre moi et le prince de Saxe-Neustadt, évêque de Leitmeritz, je ne sais pas moi-même sur quel sujet, mais que Flemming a relevée tant que le comte Kaunitz lui a promis d en rendre compte à sa souveraine, en l'assurant d'avance qu'elle con-



1 Vergl. S. 288.

2 Vergl. S. 283.