Au reste, j'apprends par un autre, mais très bon canal,1 que le comte de Kaunitz a dit à un de ses amis que sa cour était fermement résolue de ne donner les mains à aucunes propositions faites par les électeurs du Palatinat et de Cologne, à moins qu'elle ne fût assurée de mon suffrage pour l'élection d'un roi des Romains par de bonnes épreuves.
Federic.
Nach dem Concept.
6295. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 16 avril 1754.
Le rapport que vous m'avez fait du 2 de ce mois, m'a été. fidèlement rendu, au sujet duquel je veux bien vous réitérer les assurances de la satisfaction que j'ai de votre exactitude à m'informer des affaires les plus intéressantes de manière que j'y puis compter. Cependant, je ne veux point vous laisser ignorer une nouvelle assez singulière que je viens d'apprendre par une lettre de Vienne, en conséquence de laquelle le ministre anglais à la cour de Bavière doit avoir réclamé ministérialement à. la disposition du Roi son maître les 6,000 hommes que la Grande-Bretagne a en subsides, et que ce corps était destiné à marcher en Italie. Bien que je n'ajouterais point encore entièrement foi à cette nouvelle, avant que d'en apprendre la confirmation, je serais cependant bien aise que vous m'expliquiez ce que vous en pensez, et si le roi d'Angleterre indépendamment de son Parlement saurait bien faire une pareille démarche.
Je ne veux d'ailleurs point vous céler que des lettres de Hollande de bonnes mains nous ont appris qu'on venait d'y être informé des vastes projets que la triple alliance avait conçus par rapport aux affaires du Nord. Que la Russie avait accroché le règlement des limites entre la Suède et les possessions de la Russie en Finlande à de pures bagatelles pour l'extérieur, mais, par la raison secrète, de ne rien accorder sur les demandes de la Suède, en fussent-elles des plus justes, à moins que celle-ci ne renonçât à l'alliance avec la France et avec moi, que les anciens traités avec la Russie et nommément celui de Nystad ne soient renouvelés, que les sénateurs penchants au parti français ne fussent mis hors d'emploi, et que la Suède ne s'unirait avec les cours de Vienne et de Londres, et que c'était principalement le sieur Guy Dickens qui remuait à toutes ces affaires. Et comme le Sénat de Suède était bien éloigné à souscrire à ces arrangements, la cour de Russie faisait augmenter considérablement ses troupes dans les provinces conquises et faisait avancer force de troupes irrégulières pour les lâcher au premier mécontentement, et que sa flotte bloquerait les ports de la Suède, dès que les choses seraient conduites au point où on les voudra amener.
1 Mittheilung Maltzahn's, Dresden 6. April, aus einem Berichte Flemming's an Brühl.