<319> et que les troupes de Russie s'augmentaient de jour en jour en nombre dans la Livonie, j'attends encore quelques avis de Vienne, que je ne manquerai pas de communiquer fidèlement à la France, et s'ils seront tels qu'on en saurait conclure que la cour de Vienne n'a point de vues offensives, je croyais alors moi-même qu'il serait superflu et prématuré que nous prenions des concerts là-dessus.

Quant à la négociation du sieur de Beckers à Vienne,1 je me réfère à la dépêche d'aujourd'hui du département des affaires étrangères et n'ajoute qu'en conséquence de mes lettres de Vienne cette négociation saurait traîner bien du temps encore.

Pour ce qui regarde l'affaire par rapport au sieur Folard, vous aurez déjà reçu mes ordres pour la laisser tomber entièrement.2

Je n'ai point eu depuis peu de lettres de Londres, mais, si celles que j'ai eues jusqu'ici, accusent juste, le roi d'Angleterre ne saura point faire dans le cours de cette année-ci un voyage à Hanovre; d'ailleurs, il n'est point à douter que la cour d'Angleterre n'ait la supériorité dans le nouveau Parlement, vu qu'elle saurait employer plus d'espèces que le parti opposé à lui.

Au reste, mandez-moi si la France gagnera ou non, quand le marquis d'Ensenada sera déplacé.

Federic.

Nach dem Concept.


6323. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.

Maltzahn berichtet, Stockholm 26. April, über eine am 24. gehabte Unterredung mit der Königin von Schweden: „La Reine commença par m'exposer le danger qu'il y avait de voir arriver une révolte à la prochaine Diète, si les choses restaient sur le pied où elles étaient, et que, si le feu était une fois allumé, il ne dépendrait pas du Roi de l'arrêter ou de l'éteindre. Qu'elle avait de l'horreur de voir arriver un pareil évènement, où la scène ne manquerait pas d'être ensanglantée, et qu'elle convenait avec moi que le Roi n'en recueillirait peut-être pas tout le fruit qu'il pourrait souhaiter. La Reine me fit sentir qu'elle n'espérait pas de parvenir à son but par le parti qui fait celui de la cour aujourd'hui, et qu'ainsi il serait absolument nécessaire de convenir avec la cour de Versailles d'un plan pour la prochaine Diète, qui serait que cette cour ordonnât à son ambassadeur ici d'agir pour

Potsdam, 6 mai 1754.

J'ai bien reçu votre dépêche du 26 du mois d'avril dernier. Je suis très satisfait de tout le détail que vous m'avez marqué relativement à la conversation que la Reine a eue avec vous, et applaudis parfaitement à ce que vous n'avez pas contredit la Reine directement sur son plan, et je trouve les motifs que vous avez eus à vous conduire de la sorte, solides et bien fondés. Quoique le sieur de Rohd ne m'ait tout-à-fait expliqué le détail de ce plan, je le trouve cependant tel qu'il rencontrera des difficultés insurmontables pour le faire valoir. En attendant, j'ai été bien aise que



1 Vergl. S. 315.

2 Vergl. S. 314.