que la Porte s'adressât à la France, qui avec ses alliés en seraient charmés. Car la France, en vertu d'une convention faite à la paix par son ambassadeur à la Porte, le sieur Villeneuve, était autorisée d'employer ses bons offices, en cas d'infraction de paix. Cette affaire n'est point finie, et on est extrêmement embarrassé ici comment s'y prendre. Car d'un côté on voudrait ménager la Russie, tandis que d'un autre côté on voudrait prévenir une rupture entre la Porte et la Russie et éviter que la France ne s'en mêlât. Voilà, Sire, ce qu'avec bien de la peine, j'ai eu le bonheur de découvrir. Je tâcherai de suivre lé reste, quoique, malgré toute mon application, il sera extrêmement difficile, puisqu'on n'oublie rien ici pour garder le secret.“ | si difficile que certainement elles se brouilleront, à moins que les affaires présentes ne prennent tout une autre tournure; toujours on a lieu de s'attendre sûrement que d'une façon ou d'autre la Porte Ottomane sera le sujet qui brouillera entre elles les deux cours susdites. La ligne a été trouvée, c'est aujourd'hui un seul point.1 Federic. |
Nach dem Concept.
6546. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Potsdam, 7 décembre 1754.
J'ai bien reçu vos dépêches du 22 et du 25 du novembre dernier, que j'ai trouvé être écrites tout comme je les désire pour m'en pouvoir servir utilement. Je ne sais pas si M. de Rouillé n'est un peu trop confiant aux sentiments pacifiques que le roi d'Angleterre et son ministère font apercevoir présentement par rapport aux différends qui subsistent entre la France et l'Angleterre. Ceux qui connaissent ce pays-ci, m'ont assuré que ce n'est pas toujours de la première harangue qui se fait à un Parlement convoqué qu'on peut juger des suites, et qu'ordinairement l'on n'aime pas de débuter d'abord par les subsides qu'on en veut obtenir.2 Et comme, en attendant, le ministère anglais soutient les mêmes principes à peu près qu'il a adoptés dès le commencement de ces différends, et que, de plus, il tient une flotte prête pour l'envoyer dans ces parages, je crains qu'on ne fasse perdre par l'envoi de cette flotte aux Français la supériorité qu'il y ont gagnée, et qu'on ne les chasse de leurs nouvelles possessions, ce qui obligerait la France à y envoyer d'autres secours et pourrait peu à peu malheureusement transporter la guerre en Europe, contre le gré même des deux partis.
Voilà des réflexions que je ne fais que pour votre direction seule, afin que vous ne perdiez point de vue ces affaires, qui, aussi peu intéressantes qu'elles puissent paraître à présent, sauraient devenir dans un temps de huit ou neuf mois très sérieuses.
1 Vergl. S. 453 Anm. 2.
2 Vergl. S. 482.