6564. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Klinggräffen berichtet, Wien 14. December: „L'Imperatrice-Reine s'entretint avant-hier à l'appartement plus d'une demi-heure dans une croisée avec le comte Keyserlingk et puis avec celui de Kaunitz. On s'entretient, entre personnes à même de savoir assez ce qui se passe, sur ce qu'elles prétendent que la Czarine augmentera le corps des troupes en Livonie et en Courlande de 10,000 hommes, qui s'y trouveront au mois de mars, et on recommence à se flatter que le traité de subsides entre l'Angleterre et la Russie parviendra à sa perfection dans le courant de l'hiver. Cependant d'autres, qui ne sont pas moins instruits, ne sont pas à beaucoup près si faciles à ajouter foi à ces nouvelles et semblent même en douter. Selon les apparences, leur calcul me paraît plus juste.“ | Berlin, 24 décembre 1754. Je ne trouve pas trop justes les combinaisons que ceux dont vous faites mention dans votre rapport du 14, ont formées pour en conclure que l'on augmenterait en Russie de 10,000 hommes les troupes en Livonie et en Courlande et que l'Angleterre fournirait les subsides; tout au contraire, je ne crois rien jusqu'ici ni de l'un ni de l'autre. Cependant, comme j'espère d'avoir au premier jour des nouvelles sûres à ce sujet, je ne manquerai pas de vous en faire communication. On a trouvé vos marques, aujourd'hui deux points.1 Federic. |
Nach dem Concept.
6565. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Berlin, 24 décembre 1754.
J'ai reçu votre dépêche du 13 de ce mois, au sujet de laquelle je veux bien vous faire remarquer que je crois que M. de Rouillé fait fort mal de songer aussi peu qu'il le paraît aux moyens de soutenir les possessions de la France en Amérique contre toute entreprise, et que je crains que, quand la flotte anglaise destinée pour l'Amérique y sera arrivée avec les renforts qu'elle y amène, les Anglais ne débusquent les Français et qu'il ne soit alors après le coup fait qu'on voudra s'aviser de rétablir les choses.2
Quant aux conjectures qu'on forme sur la conduite présente de la cour de Saxe par rapport aux affaires de Pologne et sur les vues qu'elle saurait avoir de se rapatrier avec la France, ma volonté est que vous devez vous tenir boutonné et indifférent là-dessus, de sorte que, de quelque part qu'on vienne vous en parler, vous ne devez pas dissuader la chose, mais ne pas justement aussi la conseiller, bien attendu qu'une longue expérience et une attention continuée m'a appris que ce sont des faux-frères que les Saxons.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 453 Anm. 2.
2 Vergl. S. 486.