6099. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 13 novembre151-2 1753.
J'espère que, quand cette dépêche vous sera rendue, le conseiller privé de Fürst sera de retour à Vienne.151-3 J'ai été bien satisfait du caractère que vous m'avez fait du nouveau ministre de France à Vienne;151-4 aussi, pourvu qu'il continue dans les sentiments où il paraît être à présent, je me flatte que vous et lui pourriez vous aider bien mutuellement dans vos recherches. Appliquez-vous, en attendant, à lui faire remarquer<152> les allures et les menées de la cour où vous êtes, afin de parvenir par là à ce que la France prenne de justes ombrages et de la jalousie des vastes desseins de la cour impériale.
Je vous fais communiquer par la dépêche ordinaire du département des affaires étrangères à la suite de celle-ci ce qui m'est revenu en dernier lieu par mes lettres de Londres des propos que le comte Colloredo y doit tenir, pour prêcher aux Anglais la nécessité de pourvoir les Pays-Bas d'une nombreuse armée et d'accorder plutôt des subsides à la cour de Vienne que de convenir des contingents pour le rétablissement de la Barrière. J'attends encore la confirmation de ceci, avant que d'y donner entièrement foi; l'on m'assure, en attendant, que ces propos n'avaient pas fait jusqu'à présent tout-à-fait fortune, et que la plupart des ministres anglais n'avaient donné que malgré eux leur consentement au traité qu'on signerait avec la Russie, et qu'ils avaient avoué à leurs amis qu'ils seraient charmés d'avoir un prétexte pour en éluder la conclusion.
Au reste, plus vous saurez indisposer le ministre d'Espagne contre la cour de Vienne, plus vous rendrez service à mes intérêts.
Federic.
Nach dem Concept.
151-2 In der Vorlage verschrieben: octobre.
151-3 Vergl. S. 142.
151-4 Vicomte d'Aubeterre.