6139. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.
Potsdam, 15 décembre 1753.
J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 30 du mois dernier, qui m'a fait plaisir par les anecdotes différentes dont vous m'avez instruit. Il est sûr et avéré que la cour d'Hanovre a fait des tentatives à celle de Copenhague pour entraîner celle-ci à des engagements préjudiciables à mes intérêts, et je sais que cela a été le principal objet de la mission du sieur de Wedell à Copenhague; mais je suis aussi informé que ce projet a échoué et que le roi de Danemark a refusé tout engagement de cette sorte.
Je suis bien aise que le ministre de France continue de vous marquer sa confiance,184-1 aussi devez-vous la ménager et cultiver avec cette prudence qu'il faut employer là où vous êtes. Je souhaiterais seulement que vous puissiez disposer M. de Havrincourt, et que vous vous y emploieriez vous-même, autant que les circonstances le permettent, à ce que la nouvelle tracasserie qui s'est élevée entre la Suède et le Danemark en Norwège par rapport à un passage sur des lacs situés sous la domination suédoise, où les Norwégiens danois ont transporté jusqu'à présent leur bois, et que la Suède a fait interdire à ceux-ci, pour des contrebandes en bois que les Norwégiens suédois y faisaient, étant aidés par ceux des Danois, fût assoupie ou amiablement composée, parceque le roi de Danemark a paru prendre fort à cœur cette affaire, qui, selon lui, est arrivée, et l'interdit publié, dans le temps qu'il avait songé à remédier à cet abus.
Federic.
Nach dem Concept.
184-1 Vergl. S. 174.