6308. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 27 avril 1754.

Je vous sais bon gré de l'avis que vous m'avez donné touchant le courrier dernièrement arrivé de Londres à Vienne. Je serais bien aise, quand vous pourrez vous éclaircir sur ce qui a fait le sujet des dépêches qu'il a apportées.

Il y a beaucoup d'apparence, par les raisons que je vous ai déjà marquées par une de mes dépêches antérieures,309-2 que la Russie ait accepté le contre-projet d'un traité de subsides entre l'Angleterre et la Russie que le sieur Guy Dickens avait proposé aux chanceliers de Russie, sur quoi je ne sais point cependant vous dire encore quelque chose avec certitude. Il se peut que les arrangements militaires que la cour de Vienne fait actuellement, aient rapport, comme vous conjecturez, aux affaires d'Italie; j'y trouve même beaucoup de probabilité, quand je pense aux soupçons que la cour de France a pris que celle de Vienne ait envie de s'emparer du Modénois, et à la jalousie que la dernière a conçue par rapport aux troupes nombreuses que la France tient assemblées dans le Languedoc et le Delphinat. Mais tout ceci ne doit point détourner votre attention pour approfondir les vues cachées de la cour où vous êtes dans ses manœuvres. L'on m'a voulu révoquer en doute ce que vous m'avez marqué touchant les troupes de Bavière que l'Angleterre avait réclamées;309-3 j'espère que vous serez à même de me marquer positivement ce qui en est.

Federic.

Nach dem Concept.



309-2 Die Mittheilung war nur an Lord Marschall und an Maltzahn erfolgt (Nr. 6296. 6297).

309-3 Vergl. S. 298.