6413. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 3 août 1754.

Depuis la dernière dépêche que je vous ai faite du 30 de juillet, il m'est parvenu encore une lettre de Vienne de bon lieu qui m'assure que l'Angleterre continuait à faire entrevoir de se prêter, sinon en tout, du moins en partie, aux désirs des deux cours impériales par rapport au traité de subsides, sentant, à ce qu'on y dit, combien il lui importe, et aux alliés de la conserver. Je ne vous communique tout ceci que pour vous aider par là à faire vos recherches et vous orienter, afin qu'on ne vous fasse pas donner à gauche par des dehors trompeurs.

Ce qui me donne le plus de soupçon qu'il y ait quelque dessous de cartes, c'est [que] le duc de Newcastle et les ministres anglais ne s'expliquent aucunement sur l'affaire de mes différends avec l'Angleterre et en affectent un profond silence, après qu'ils en avaient fait tant de bruit au commencement. Ce qui me fait présumer qu'il y a un des sein caché dont on ne voudra éclater qu'à l'assemblée du Parlement. Réfléchissez-y bien et soyez en garde contre ceux qui peut-être nous voudraient jeter de la poudre aux yeux, et faites-moi après votre rapport, de manière que j'y puisse tabler.

Federic.

Nach dem Concept.

<390>