6554. AU BARON D'ASSEBURG, GRAND-MAÎTRE DE LA COUR DE COLOGNE, A BONN.
Potsdam, 17 décembre 1754.
Monsieur le Baron d'Asseburg. La manière confidente avec laquelle vous vous êtes expliqué envers moi par la lettre que vous venez de m'écrire en date du 7 de ce mois par rapport aux bisbilles qui se sont manifestées entre Son Altesse l'Électeur votre maître et la cour de Manheim, m'a donné une nouvelle preuve de votre attention pour moi et du soin que vous prenez toujours à ma grande satisfaction de cultiver et de cimenter la bonne intelligence qui a régné jusqu'ici entre moi et Son Altesse l'électeur de Cologne, votre maître. Vous pouvez<491> compter que je me ferai le plaisir le plus sensible de resserrer de plus en plus les nœuds d'une union aussi heureusement établie, et que je ne désire rien davantage que de voir rétablie une parfaite harmonie entre deux maisons liées si étroitement ensemble par le sang et par leurs intérêts réciproques. Vous pouvez être assuré que j'y contribuerai tout ce qui dépend de moi. En attendant, je crois qu'un des meilleurs moyens pour y parvenir serait d'engager par le canal de la cour de France celle de Manheim à faire, elle la première, quelques avances et des propositions, pour dissiper entièrement par là les nuages qui ont paru donner de l'atteinte à la conservation d'une amitié qui n'a ci-devant souffert la moindre altération. J'abandonne cette réflexion à vos lumières et à votre zèle reconnu et, en attendant, je ferai faire les mêmes insinuations à la cour de France.
J'espère, au reste, que vous voudriez bien assurer l'Électeur votre maître de ma parfaite considération et amitié, aussi bien que de mon attachement inaltérable pour ses intérêts, qui me seront toujours aussi chers que les miens propres. Je ne changerai non pas de sentiments pour vous.
Federic.
Nach dem Concept.