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6895. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 29 juillet 1755.

J'ai bien reçu les dépêches que vous m'avez faites du 16 et du 19 de ce mois, sur lesquelles je n'ai rien à vous dire pour cette fois-ci, sinon que nous avons reçu ici des nouvelles1 par rapport à la scène des hostilités, qui enfin s'est ouverte en Amérique par un combat qui est arrivé aux mers d'Amérique entre trois vaisseaux de guerre français, qui s'étaient égarés de l'escadre française, et la flotte anglaise sous les ordres de l'amiral Boscawen. Nous en ignorons encore les particularités, mais, autant qu'il nous en [est] revenu jusqu'à présent, les Anglais y ont été les agresseurs. Je remets, au surplus, tout ce que j'ai encore à vous dire sur le contenu de votre dépêche du 16, jusqu'à ce [que je] vous parle a Neisse, mon intention étant que, quand j'irai faire mon voyage en Silésie au mois de septembre prochain, vous devez venir pour deux ou trois jours à Neisse, afin de m'entretenir là avec vous. Au reste, je vous marquerai encore précisément le jour, quand je compte d'arriver là.

Federic.

Nach dem Concept.


6896. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 29 juillet 1755.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 18 de ce mois, et vous sais gré de la communication de la pièce que vous y avez jointe2 pour m'informer du détail de l'affaire qui est arrivée sur les mers d'Amérique entre trois vaisseaux de guerre français et la flotte sous les ordres de l'amiral Boscawen. Comme je compte à présent le duc de Mirepoix parti de Londres, après les ordres de sa cour que je sais3 qu'il a reçus pour le faire incontinent et sans se congédier, tout comme le sieur de Bussy les a eus de partir pareillement d'Hanovre, vous devez me marquer exactement quelle impression ceci a faite sur la nation, sur les ministres du conseil anglais qui ont été du parti de la guerre, et encore sur le duc de Newcastle, qu'on y a entraîné malgré lui.4 Au surplus, selon que je puis conjecturer jusqu'à présent, il ne saura guère manquer que la guerre ne soit bien commencée au continent de l'Europe; je présume encore que, parceque la plus grande partie de l'escadre française en Amérique a été sauvée et a trouvé moyen de débarquer les troupes, on donnera encore assez de fil à retordre aux Anglais dans l'Amérique.

L'avis que vous avez touchant un traité de subsides entre le roi d'Angleterre et le landgrave de Cassel, a été bien juste, et il est



1 Vergl. Nr. 6892.

2 Schreiben eines gefangenen französischen Officiers über das in Amerika stattgehabte Seegefecht.

3 Vergl. Nr. 6893.

4 Vergl. S. 122. 128.