6906. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.
Potsdam, 2 août 1755.
J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 23 de juillet. Je crois qu'après l'évènement arrivé en Amérique entre quelques vaisseaux français et l'escadre anglaise,233-4 dont tout le monde est informé à présent, vous vous serez déjà aperçu combien mal fondées ont été les conjectures qu'on a faites à Vienne touchant la façon dont les différends entre la France et l'Angleterre se pourraient terminer encore.
Cependant, en songeant sur des expédients au moyen desquels on saurait encore accommoder ces différends et prévenir par là une funeste guerre, qui, selon toutes les apparences, entraînera la plus grande partie de l'Europe, il m'est venu la pensée si cet orage ne saurait être con<234>juré encore par les bons offices de l'Impératrice-Reine et de moi, pourvu que la France et l'Angleterre requerraient notre médiation. Quoique cela ne soit qu'une simple idée qui m'est venue, j'ai cependant bien voulu vous la communiquer confidemment, afin que vous réfléchissiez là-dessus et m'en marquiez votre sentiment de quelle manière vous croyez que la cour de Vienne saurait l'envisager.
Federic.
Nach dem Concept.
233-4 Vergl. S. 226.