<110> les soins possibles pour voir s'il y a moyen d'apprendre là où vous êtes de quoi les deux cours traitent entre elles. Vous sonderez d'ailleurs les ministres anglais s'ils ne trouveront pas convenable de donner des ordres à leurs ministres aux cours étrangères où il en réside des miens, d'aller de concert amiable avec les miens dans tout ce qui regarde ma convention de neutralité faite avec l'Angleterre.
Au surplus, c'est dans le dernier secret, quand je vous mande ce qui suit, et que je vous sonde pour mon unique direction, si je trouvais à propos de faire une alliance étroite défensive avec l'Angleterre pour un temps limité de six, dix ou douze ans, si vous croyez que le ministère britannique y entrerait et y saurait faire entrer également la Russie et la république de Hollande. Je vous défends cependant de n'en faire aucun usage encore de ce que je vous demande à ce sujet, mais de m'en marquer simplement votre sentiment, selon la connaissance locale que vous avez.
Je désire encore que vous me mandiez directement et à moi seul quelles mesures on prend en Angleterre pour empêcher les débarquements que la France pourra tenter,1 selon que toutes les gazettes publiques en parlent, en Angleterre, en Écosse et en Irlande.
Au reste, vous pouvez bien insinuer au lord Holdernesse, dès que l'occasion s'offrira de le faire sans affectation, que, selon des nouvelles que vous aviez eues, la cour de France, par un dépit secret sur notre convention, commençait de chipoter avec la cour de Vienne et qu'on en soupçonnait qu'il pourrait s'agir des liaisons secrètes que ces deux cours voudront prendre entre elles; que vous lui demandiez à ce sujet, supposé que ces soupçons fussent fondés, si alors il ne serait pas nécessaire que l'Angleterre prît des mesures pour conserver la balance de pouvoir de l'Europe, et que surtout elle prît des mesures que la cour de Pétersbourg ne se laissât entraîner par les deux susdites puissances; que ce n'était qu'une idée qui vous était tombée dans l'esprit, mais que néanmoins vous n'aviez pas voulu laisser d'en faire part à lui.
Federic.
Nach dem Concept.
7270. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.
Potsdam, 14 février 1756.
J'ai bien reçu vos rapports du 6 et du 9 de ce mois. Ne doutant pas que la lettre du 7 que je vous ai faite,2 ne vous soit bien rendue, par laquelle je vous ai parfaitement instruit, tout comme par celle du 31 de janvier,3 de quelle façon vous devez vous expliquer au sujet de ma convention faite avec le roi d'Angleterre, je m'y réfère et veux bien y ajouter pour votre direction encore que, quant au traité de West-
1 Vergl. S. 103.
2 Nr. 7251.
3 Nr. 7233.