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7179. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Knyphausen berichtet, Paris 26, December, dass er einen Pass für den Marquis von Varenne sowie ein Schreiben Rouillé's an den französischen Consul in Smyrna, Peyssonel,1 erhalten und beide Stücke an Varenne nach Marseille gesandt hat. „M. Rouillé a fait partir à peu près vers le même temps les instructions qu'il a envoyées au chevalier de Vergennes,2 pour l'informer des intentions de Votre Majesté et lui enjoindre de se conduire en conformité. Il m'a promis aussi qu'il garderait à ce sujet le secret le plus absolu et qu'il n'en ferait mention envers personne.

Le ministère de Saxe a été peu satisfait des éclaircissements qu'on lui a demandés sur les engagements qui subsistent entre sa cour et celles de Vienne et de Russie. Cependant, comme il n'a point pu se dispenser d'entrer en négociation à ce sujet, il m'a été assuré qu'on avait remis un mémoire au comte Broglie, pour prouver à sa cour que ces engagements n'étaient nullement incompatibles avec ceux qu'on avait intention de prendre avec la France. M. Rouillé, que j'ai vu immédiatement après l'arrivée de ce courrier, m'a paru être peu édifié de ces éclaircissements et a été obligé de convenir vis-à-vis de moi qu'on avait maintenant des prétextes suffisants pour rompre la négociation. Mais il a ajouté en même temps, après m'avoir demandé plusieurs fois si Votre Majesté persistait toujours à cet égard dans les mêmes sentiments d'opposition,3 qu'il faudrait voir quelle impression feraient maintenant sur l'esprit du Roi les instances de Monsieur le Dauphin et de Madame la Dauphine,4 auxquels, à ce que j'apprends, le roi de Pologne doit avoir écrit pour les déterminer de prier le Roi d'en venir à la signature du traité … La cour de Saxe est pleinement instruite de l'opposition qu'Elle [Votre Majesté] forme à la conclusion de ce traité. Le comte Vitzthum, auquel j'ai soigneusement évité d'en rien laisser apercevoir, m'en a parlé plusieurs fois

Potsdam, 6 janvier 1756.

J'ai bien reçu votre dépêche du 26 de décembre dernier, et vous remercierez de ma part M. Rouillé des attentions qu'il a bien voulu me marquer en ce qui regarde l'envoi du sieur de Varenne.

Quant au traité de subsides que la France continue à vouloir faire avec la Saxe, vous devez à présent le traiter avec indifférence et vous tenir tout clos et boutonné là-dessus.

Federic.



1 Vergl. S. 8.

2 Vergl. Bd. XI, 423.

3 Vergl. Bd. XI, 477.

4 Vergl. Bd. XI, 342. 382.