<238> par me dire que le Roi avait été sensible et remerciait Votre Majesté de tont ce qne j'avais eu ordre de lui dire de Sa part, tant par rapport aux précautions à prendre dans les conjonctures présentes, qu'aux conseils de Votre Majesté à cet égard; qu'on ne les perdrait certainement pas de vue en cas de besoin, mais que dans le moment présent on ne croyait pas qu'il fût nécessaire d'aller plus loin de ce qu'il venait de me détailler. Il m'a ajonté enfin que le sieur Mitchell partirait dans une quinzaine de jours au plus tard pour Berlin.“1
Potsdam, 3 avril 1756.
La dépêche que vous m'avez faite du 23 du mois passé de mars, m'a été fidèlement rendue, dont j'ai été extrêmement satisfait par toutes les choses très intéressantes que vous y avez comprises.2 Vous ne manquerez pas de remercier bien poliment milord Holdernesse de toutes les confidences qu'il a bien voulu me faire sur la situation présente des affaires publiques, et lui direz de ma part que, bien que raisonnablement on ne saurait pas se figurer que la cour de Vienne saurait aller au point qu'on l'a soupçonnée, dans ses chipotages entamés avec la France, rien n'était cependant plus vrai que dans son premier emportement, causé par le dépit qu'elle a eu de notre convention de neutralité de l'Allemagne, elle ait [fait] proposition sur proposition à la France pour se lier avec elle et se venger du prétendu affront qu'elle croyait avoir reçu par cette convention.3 Aussi ce que l'on a présumé au commencement de ce chipotage, a été effectivement cela ce que je vous en avais marqué par mes dépêches antérieures,4 mais qu'à présent et par les soins que je m'étais donnés pour bien approfondir ce qui fit le vrai objet de cette négociation, je venais d'apprendre de lieu sûr5 qu'il s'y agissait d'un simple traité d'amitié entre les deux cours et qu'il ne s'agissait d'aucun engagement qui concernât directement ni mes possessions ni celles du roi de la Grande-Bretagne en Allemagne; que le reste était relatif à la neutralité des Pays-Bas et de l'Italie et à un projet en conséquence duquel la Reine-Impératrice troquerait à la France une partie du comté de Flandre dont elle était en possession, avec le Luxembourg, contre un équivalent que la France lui procurerait en Italie des possessions que la maison de Bourbon y a jusques ici. Après que vous aurez dit tout ceci au lord Holdernesse, quoique toujours de la manière que je vous ai déjà présentée par mes lettres antérieures, savoir pour qu'il ne paraisse pas comme si je voulais donner de fausses alarmes à l'Angleterre, vous ajouterez uniquement, comme de vous même et sans m'y mêler aucunement, que, selon vous, il n'était point à douter que la Hollande n'eût fourni le secours qu'elle devait à l'Angleterre,6 si, instruite apparemment du chipotage entre les cours susdites, on ne lui avait fait appréhender que, quand cette négociation saurait prendre
1 Vergl. S. 182.
2 Vergl. über den Inhalt des Michell'schen Berichtes auch Nr. 7393.
3 Vergl. S. 215.
4 Vergl. Nr. 7342 S. 183; Nr. 7364 S. 204; Nr. 7381 S. 224.
5 Bericht Knyphausen's, Paris 22. März. Vergl. Nr. 7400.
6 Vergl. S. 180.