<247> voudrais bien employer ma médiation pour aplanir au gré de sa cour les différends élevés entre la cour de Suède et le Sénat, à quoi vous ajouterez une menace sourde et en termes bien mesurés et modérés, afin de lui faire entrevoir seulement que, pourvu que le Sénat pousserait trop loin ses mesures contre la cour, il se trouverait des moyens pour le faire raviser auxquels le Sénat ne pensait pas peut-être présentement.
Federic.
Nach dem Concept.
7406. AUX MINISTRES D'ÉTAT COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.
Potsdam, 6 avril 1756.
Le comte de Solms à Stockholm m'ayant envoyé l'ordinaire dernier, avec son rapport du 23 de mars,1 la copie de la lettre que le baron de Hœpken a écrite selon le modèle convenu2 à l'ambassadeur de France, le marquis d'Havrincour, certifiée pour son authenticité de cet ambassadeur, je vous l'envoie à la suite de celle-ci, ma volonté étant que vous devez faire imprimer cette lettre dans les gazettes publiques; après quoi le susdit comte de Solms pourra prendre ses audiences publiques à la cour de Suède. Vous vous conformerez à mes intentions sur ceci. Sur quoi, je prie Dieu etc.
Federic.
Stockholm, 23 mars 1756.
Monsieur, Votre Excellence m'ayant informé que M. le comte de Solms lui avait dit par ordre de sa cour que Sa Majesté Prussienne serait dans la disposition de lever toutes les difficultés par rapport au cérémonial établi par le Roi mon maître, mais que, pour écarter préalablement tout sujet de mécontentement, Elle désirerait un adoucissement au sujet des termes dont la déclaration faite de la part de la Suède dans l'affaire du sieur Rexin3 aurait été conçue, le Roi, sur le rapport que j'ai eu l'honneur de lui en faire, m'a ordonné de mander à Votre Excellence que les circonstances qui accompagnaient l'expédition de M. Rexin pour Constantinople, lui avaient paru marquer peu de confiance pour Sa Majesté; que l'amitié qui est entre Elles à tant de titres, n'ayant pu qu'en être extrêmement peinée, le Roi n'avait pas cru pouvoir se dispenser d'en faire l'objet des représentations qu'il avait fait faire au roi de Prusse; que, s'il y était entré de la vivacité, elle devait être regardée comme la mesure de celle qu'il mettait dans son amitié pour Sa Majesté Prussienne et dans la délicatesse avec laquelle il est jaloux de sa confiance, dont il fait le plus grand cas; mais qu'il n'a jamais eu l'intention de mettre rien dans ces représentations qui fût peu amiable, et qu'il désire très sincèrement que Sa Majesté Prussienne en soit persuadée. Qu'enfin il espère que, loin que l'amitié qui est établie entre eux sur les liens du sang, de l'inclination et de l'intérêt, en reçoive aucun refroidissement, elle n'acquerra que plus de force par cette explication amiable, que Sa Majesté est résolue d'y concourir de tout son pouvoir et qu'Elle ne doute pas que Sa Majesté Prussienne ne soit dans les mêmes dispositions. J'ai l'honneur d'être avec la plus parfaite considération, Monsieur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur
Hœpken.
1 Vergl. Nr. 7405.
2 Vergl. S. 80. 81.
3 Vergl. Bd. XI, 176 — 178.