<290> héréditaire son fils ou pour le disposer au moins à se relâcher des conditions pour le maintien de la religion protestante dans le pays de Hesse auxquelles il avait obligé le Prince, et que, dans le cas que cette négociation échouât, l'on conviendrait d'un concert pour réclamer l'assistance de la France. Vous direz à milord Holdernesse que je ne saurais pas encore répondre de la justesse et de l'exactitude de cet avis, que je ne donnais aussi que tel que je l'avais reçu; mais qu'au cas qu'il se confirmerait, je ne croyais pas que ni Sa Majesté Britannique ni moi aurions lieu d'être embarrassés d'un pareil concert, vu que je croyais trouver encore assez d'expédients à proposer pour le faire échouer, auquel sujet je m'entretiendrais avec le sieur Mitchell, quand il serait arrivé ici,1 supposé que ces nouvelles continueraient et que l'affaire deviendrait plus sérieuse. Vous ne manquerez pas de me faire un rapport bien exact de ce que lord Holdernesse vous a répondu sur tout ce qui est dessus.
Federic.
Nach dem Concept.
7451. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.
Potsdam, 24 avril 1756.
J'ai bien reçu votre rapport du 12 de ce mois. Je ne suis pas précisément du sentiment de-ceux qui soupçonnent que la négociation entre les deux cours était entièrement suspendue, parceque les chipotages entre le comte de Starhemberg et les ministres de France paraissent languir depuis quelque temps, il me paraît plutôt qu'on laisse dormir la négociation en attendant la réponse de l'Espagne à la proposition faite touchant le troc à régler des possessions de l'infant Don Philippe contre la Flandre autrichienne et le pays de Luxembourg,2 et que, cette réponse arrivée, le chipotage entre les deux cours se ranimera.
Ce qui me fortifie en partie dans ces soupçons, c'est que mes lettres de Vienne3 continuent de m'assurer que c'est la France qui presse la cour de Vienne de se lier avec elle. Tout ceci ne doit être que pour votre direction seule et afin de vous mettre plus sur les voies de vous en orienter.
Au surplus, je veux bien vous communiquer une nouvelle qu'on prétend avoir ici, et qui, si elle était fondée, serait très importante, savoir que le roi de Sardaigne était tombé dans une forte mélancolie ou plutôt dans une espèce de délire. Quoique je n'ajoute nulle foi encore à cette nouvelle, j'ai cependant voulu vous en faire part, afin que vous tâchiez d'approfondir, quoiqu'avec beaucoup de circonspection, si
1 Vergl. S. 274.
2 Vergl. S. 224.
3 Bericht Klinggräffen's, Wien 14. April. Vergl. Nr. 7454.