<35> au possible à ce défaut et vous appliquerez à me rendre plus intéressantes vos dépêches.
Ce que je vous ai déjà appris par rapport au régiment de Maroshussards que la cour où vous êtes a mis aux frontières de ma Haute-Silésie,1 a été masqué par le prétexte d'empêcher par là la contrebande des faux-sauniers, mais, pour peu qu'on soit intelligent, on en pénètre assez les mauvaises vues que ladite cour y voudrait cacher, et qu'elle ne cherche par là qu'à préparer de longue main les arrangements pour l'exécution de ses desseins, sans que l'on doive s'en apercevoir; mais pour y voir tout clair encore, il y a deux articles encore sur lesquels vous devez diriger bien votre attention, afin de pouvoir m'en faire des rapports justes et très exacts, savoir en quels lieux ils ont fait amasser des magasins de vivres, en Moravie et en Bohême, et si, d'ailleurs, on fait approcher leur cavalerie en Hongrie plus près des frontières de l'Autriche qu'elle a été auparavant. Sur quoi, vous veillerez avec tous les soins possibles, afin de m'en bien informer.
Quant aux subsides de l'Angleterre auxquels la cour où vous êtes s'attend,2 vous pouvez croire que certainement le roi d'Angleterre n'est pas en état de lui en donner présentement, et que, quand même il aurait l'envie de le faire, le Parlement n'y consentirait pas.
Il n'est point à douter, au reste, que, si vous êtes encore sans nouvelles de Constantinople, il n'en faut attribuer la faute qu'à la révolte de Belgrade.3
Federic.
Nach dem Concept.
7198. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Berlin, 15 janvier 1756.
J'ai reçu votre rapport du 2 de ce mois. Ne sachant point attribuer la cause de ce que vous ne me marquez rien encore au sujet du mémoire et de la déclaration que le ministère de France a fait faire à celui de l'Angleterre pour réclamer toutes les vaisseaux et prises faites sur les Français,4 qu'au retardement des postes que vous accusez, j'attends le rapport que vous me ferez là-dessus et sur l'impression que cette déclaration a faite sur le ministère anglais.
D'ailleurs, ma volonté expresse est que vous prendrez d'abord occasion, au sujet de la déclaration susdite, d'insinuer de ma part aux ministres anglais que, comme il paraissait assez clair par cette déclaration que la France souhaitait encore de pouvoir conserver la paix avec l'Angleterre, et que d'un autre côté le roi de la Grande-Bretagne, tout comme ses ministres, avaient déclaré qu'ils n'avaient jamais varié dans le désir le plus sincère de mener les choses à un accommodement [juste]
1 Vergl. S. 29.
2 Vergl. Bd. XI, 315.
3 Vergl. S. 18.
4 Vergl. S. 32—34.