triche; qu'enfin les deux cours sont convenues, en outre, dans le même article, que la présente convention aurait, à perpétuité, après la pacification des troubles actuels, la force d'un traité formel d'alliance défensive, et qu'à ce titre on inviterait l'Espagne d'y accéder. Je ne réponds point à Votre Majesté de l'authenticité de ces notions, quoiqu'elles me viennent de très bon lieu.“ | au dernier une dépêche cachetée pour le sieur Rouillé. L'on m'ajoute que le ministre anglais,1 en ayant eu vent, avait d'abord averti sa cour de ce nouveau phénomène, et qu'en ayant sondé le sieur Fagel, il avait appris que le sieur Swart, ministre de la République à Pétersbourg, n'en avait pas mandé le mot, mais comme il avait su que l'ordre au comte était expédié par le comte de Woronzow, on supposait que cette négociation se faisait à l'insu du chancelier Bestushew. Vous conviendrez aisément vous-même de quelle importance me doit être un tel avis, ainsi c'est dans ce cas très intéressant que j'attends de votre fidélité et de votre dextérité que vous les emploierez selon votre devoir, pour bien approfondir et pénétrer cette affaire, sans cependant vous faire trop remarquer, afin de la tirer au clair et de me marquer le plus exactement ce que vous en aurez appris. Je ne veux pas vous dissimuler que je commence à soupçonner que le ministère de France cache au possible envers vous et moi sa mauvaise humeur, et qu'en haine de ma convention de neutralité, par considération pour la cour de Vienne et peut-être par faiblesse pour les insinuations que celleci leur a fait faire, ils se seront apparemment entendus avec ladite cour d'entraîner dans leur parti la Russie. Il ne vous coûtera guère des réflexions pour comprendre de quelle importance il me doit être de savoir ce que c'est; ainsi vous emploierez soins, savoir-faire et même autant de l'argent que vous trouverez nécessaire, et que je vous bonifierai au premier [avis] que vous m'en donnerez. Je présume que la France ne voudra pas se servir de l'assistance de la Russie dans le courant de cette année, mais bien au printemps qui vient, où elle voudra tenter l'entreprise sur les États d'Hanovre et disposer la [cour de] Russie à me faire alors une déclaration de ne point [me] mêler de quelque secours à l'Hanovre, et qu'en attendant celle de Vienne voudra rester derrière le rideau pour voir le feu, sans y mettre quelque chose de sa part. Vous jugerez donc aisément de l'importance extrême qu'il y a que vous vous employiez jusqu'à l'impossible pour bien approfondir ce qui en est arrivé jusqu'à présent, afin d'être instruit des mauvaises intentions de ces gens et de m'en informer de bonne heure, pour que je sache m'y arranger. Au surplus, les mouvements que la France s'est donnés pour disposer la Suède et le Danemark afin de mettre en mer une escadre de vaisseaux,2 m'ont fait venir dans l'esprit les soupçons qu'elle saurait |
1 Yorke.
2 Vergl. S. 330.